(Dubaï) Des millions d’enfants risquent d’être confrontés à un risque accru de malnutrition au Yémen si des fonds ne sont pas alloués d’urgence à ce pays en guerre, où un enfant meurt déjà toutes les dix minutes, a alerté vendredi l’UNICEF.

Parmi les 11 millions d’enfants ayant besoin d’une assistance humanitaire au Yémen, « plus de 540 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère, potentiellement mortelle », a souligné l’agence onusienne dans un communiqué.

« Et un enfant meurt (en moyenne) toutes les dix minutes de causes évitables », a-t-elle ajouté.  

L’organisation a affirmé avoir besoin « de toute urgence de 484 millions de dollars » en 2023 pour poursuivre son intervention dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, dévasté par plus de huit ans de guerre.  

« Sans une action urgente, des millions d’enfants pourraient être confrontés à des risques accrus de malnutrition », a-t-elle prévenu.

« Si les fonds n’arrivent pas, l’UNICEF pourrait être contraint de réduire son aide vitale aux enfants vulnérables », a-t-elle insisté.  

Fin février, les pays donateurs ont promis 1,2 milliard de dollars pour la population du Yémen, au grand dam des organisations d’aide humanitaire qui réclamaient plus de quatre milliards.

Selon les Nations unies, plus de 21,7 millions de personnes, soit les deux tiers de la population, ont besoin d’une aide humanitaire cette année.  

Le conflit au Yémen a éclaté en septembre 2014 lorsque les rebelles houthis, proches de l’Iran, sont entrés dans la capitale Sanaa. Ils y ont pris le pouvoir en janvier 2015, provoquant l’intervention en mars de la même année d’une coalition militaire, dirigée par l’Arabie saoudite, pour soutenir les forces gouvernementales.  

Depuis, la guerre a fait des centaines de milliers de morts — victimes directes ou indirectes du conflit — et des millions de déplacés.  

Plus de 11 000 enfants ont été tués ou mutilés, selon l’UNICEF.  

L’ONU et les organisations humanitaires, qui manquent de financement, mettent régulièrement en garde contre une famine à grande échelle dans le pays.

Une trêve négociée par l’ONU en avril 2022 a expiré début octobre sans que les parties au conflit ne soient parvenues à un accord permettant de la prolonger. Mais la situation est restée relativement calme sur le terrain.