(Sanaa) La trêve au Yémen est dans « l’impasse », ont affirmé samedi les rebelles houthis à la veille de l’expiration de l’accord négocié par l’ONU, ayant donné un répit à la population épuisée par plus de sept ans de guerre.

Depuis le 2 avril, des cessez-le-feu de deux mois, reconduits à deux reprises, ont relativement apaisé la vie des Yéménites, confrontés à l’une des pires tragédies humanitaires au monde en raison du conflit qui oppose leur gouvernement, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, aux houthis, soutenus par l’Iran.

L’émissaire de l’ONU au Yémen, Hans Grundberg, s’est rendu ces derniers jours à Sanaa et à Oman, un pays qui joue le rôle de médiateur dans la région, dans l’espoir d’arracher une prorogation de la trêve censée prendre fin dimanche.

« Au cours des six derniers mois, nous n’avons perçu aucune volonté sérieuse de traiter les problèmes humanitaires comme une priorité », ont affirmé les rebelles dans un communiqué, accusant les pays de la coalition d’être responsables de cette « impasse ».

Outre un cessez-le-feu, la trêve prévoyait une série de mesures humanitaires dont certaines n’ont pas été mises en œuvre, les deux parties s’accusant mutuellement de ne pas respecter leurs engagements.  

Sur Twitter, l’ambassadeur des États-Unis au Yémen, Stevin Fagin, s’est dit samedi « inquiet de l’absence de progrès » dans les discussions, appelant toutes les parties à « privilégier le peuple yéménite et de renouveler la trêve ».

Selon l’ONU, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et plongé les deux tiers de la population dans le besoin d’aide, avec une situation proche d’une famine à grande échelle.