Le président iranien a assuré mercredi que son pays envisageait sérieusement de relancer les négociations pour un accord sur le nucléaire, mais il s’est demandé si Téhéran pouvait faire confiance à un engagement éventuel des États-Unis.

Les États-Unis avaient déjà « piétiné » un accord précédent, a déclaré le président Ebrahim Raïssi à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, faisant référence à la décision de l’administration américaine de Donald Trump, en 2018, de se retirer de l’accord négocié par l’administration de Barack Obama.

Depuis la révolution de 1979, qui a renversé le shah d’Iran soutenu par l’Occident, Téhéran cherche à se projeter comme un contrepoids à la puissance américaine dans la région.

Son programme nucléaire, qui, selon Téhéran, serait purement énergétique, est considéré comme une extension de son défi à un ordre mondial essentiellement dirigé par les États-Unis.

Depuis que Donald Trump s’est retiré de l’accord, Téhéran a progressivement abandonné toutes les limitations que cette entente imposait à son enrichissement d’uranium. Mais les efforts pour sauver l’accord approchent maintenant d’un point de non-retour. Les responsables de l’Union européenne ont prévenu que la fenêtre permettant de conclure un nouvel accord était sur le point de se fermer.

En échange de son acceptation des termes d’un nouvel accord sur le nucléaire, l’Iran bénéficierait d’un allégement des sanctions économiques et d’un meilleur accès aux marchés financiers mondiaux et au flux de dollars américains.

« Il y a une grande et sérieuse volonté de résoudre tous les problèmes » dans les pourparlers nucléaires, a soutenu mercredi le président Raïssi, en ajoutant toutefois : « on ne souhaite qu’une chose : le respect des engagements ».

« Pouvons-nous vraiment faire confiance, sans garanties ni assurances, que [les États-Unis] seront cette fois à la hauteur de leur engagement ? », a-t-il dit.

Des « fosses communes » au Canada

Même s’il a exprimé le désir de parvenir à un accord, le président iranien a aussi critiqué ce qu’il a qualifié d’examen déséquilibré des activités nucléaires de l’Iran, alors que les programmes atomiques d’autres pays demeurent secrets – une référence à Israël, qui n’a jamais confirmé ni nié détenir des armements nucléaires.

Israël, qui s’oppose avec véhémence à l’accord sur le nucléaire iranien, accuse Téhéran de dissimuler des aspects de son programme nucléaire aux inspecteurs des Nations unies.

« Nous ne permettrons pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire », a d’ailleurs répété le président américain, Joe Biden, dans son propre discours mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU, tout en soulignant que les États-Unis étaient prêts à conclure un nouvel accord si l’Iran intensifiait ses engagements.

Le président Raïssi, qui était auparavant chef du pouvoir judiciaire iranien, a également dénoncé le « double standard » occidental en matière de droits de la personne. Il a ainsi accusé Israël d’avoir créé la plus grande prison du monde, en imposant un blocus de la bande palestinienne de Gaza.

Il a également cité des « fosses communes » d’Autochtones trouvées au Canada et la manière dont les États-Unis détiennent les migrants et les réfugiés à leur frontière sud.