(New York) Israël a déclaré aux États-Unis être responsable du meurtre d’un important officier des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, selon des informations publiées mercredi par le quotidien américain The New York Times.

Le colonel Sayyad Khodaï a été tué dimanche par deux motards ayant ouvert le feu sur lui dans l’est de Téhéran, selon l’agence officielle iranienne Irna. Il était, selon la télévision d’État iranienne, un membre de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution en charge des opérations extérieures.

L’Iran a accusé des « éléments liés à l’arrogance mondiale » d’avoir commandité son meurtre, une expression faisant référence aux États-Unis et à leurs alliés, comme Israël.

Dans une lettre à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, rendue publique jeudi, l’ambassadeur d’Iran à l’ONU, Takht Ravanchi, demande une condamnation du meurtre par la communauté internationale.

« Conformément à ses responsabilités de lutter véritablement contre le terrorisme et de manière non discriminatoire, l’ONU devrait condamner cet acte atroce », a-t-il écrit, en évoquant une responsabilité, sans les identifier, de « certains régimes pour promouvoir leurs objectifs illégitimes de politique étrangère dans la région ».

« D’après un responsable des services de renseignement suivant l’affaire, Israël a indiqué à des responsables américains être à l’origine de l’assassinat », a écrit mercredi The New York Times.

Selon cette source, qui s’est confiée au journal américain sous couvert de l’anonymat, Israël a déclaré aux États-Unis que cette opération était destinée à exiger la fin des agissements d’un groupe opérant au sein de la Force Qods.

Mardi, des milliers d’Iraniens ont rendu un dernier hommage au colonel Khodaï, qualifié de « martyr ». « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël », ont-ils crié.

L’état-major interarmées iranien a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête sur les « circonstances exactes de l’assassinat » de Khodaï. Et le président Ebrahim Raïssi a affirmé que son meurtre serait « vengé ».

Israël et les États-Unis sont des pays ennemis de l’Iran. Téhéran ne reconnaît pas l’existence de l’État d’Israël et ses liens diplomatiques avec Washington sont rompus depuis 1980.