(Damas) Onze personnes ont péri dans un incendie qui s’est déclaré mardi à l’aube dans un centre commercial de Damas, a indiqué le ministère syrien de l’Intérieur dans un nouveau bilan, sans que la cause ne soit déterminée pour le moment.

« L’incendie a fait onze morts et d’importants dégâts matériels », selon un communiqué du ministère, qui ajoute que des investigations sont en cours. Un précédent bilan de l’agence de presse syrienne SANA avait fait état de cinq morts.

Les pompiers ont « éteint un incendie qui s’est déclaré à l’aube dans le bâtiment du centre commercial La Mirada Mall » dans le centre de Damas, a indiqué SANA, citant un responsable des pompiers de la capitale.

« Les investigations sont en cours et nous ne pouvons pas trancher pour le moment, mais il ressort clairement que la cause de l’incendie vient de l’intérieur (du bâtiment) », a déclaré le chef de la police de Damas Houssein Jemaa.

« Les flammes se sont propagées rapidement en raison des matériaux et produits inflammables » présents, a-t-il ajouté, déplorant que « les personnes présentes n’aient pas pu s’échapper ».

« Le feu s’est déclaré vers 3 hdu matin, à partir du dernier étage, avant de s’étendre à tout le bâtiment », selon Hani, gardien d’un stationnement voisin.

Des camions de pompiers étaient stationnés devant la façade calcinée du centre commercial où des dizaines de commerces ont été détruits, a constaté un correspondant de l’AFP.

« Nous avons demandé à tout le monde de rester à l’écart de la zone pour faciliter l’opération de la défense civile », a déclaré à l’AFP un responsable des pompiers sous couvert d’anonymat, n’étant pas autorisé à s’exprimer auprès des médias.

Dix des onze cadavres retrouvés dans le bâtiment sont carbonisés au point d’être méconnaissables, selon SANA, qui a ajouté que sept personnes avaient par ailleurs été blessées.

« Plus de vingt camions de pompiers se sont rendus sur les lieux et il a fallu environ quatre heures pour que l’incendie soit complètement maîtrisé » dans la matinée, a déclaré de son côté à l’AFP le directeur de la défense civile à Damas, Ahmad Abbas.

« Mon gagne-pain s’est envolé »

« Certains sont morts étouffés, d’autres brûlés », a ajouté M. Abbas, précisant que « l’ensemble des victimes étaient des gardiens du centre commercial ou des ouvriers ».

Le propriétaire d’un commerce détruit, au milieu de dizaines de personnes rassemblées dans la rue Hamra, bouclée par la police, s’est lui effondré : « Mon gagne-pain s’est envolé », a-t-il déploré.

Des images publiées par l’agence SANA montraient deux ambulanciers transportant un corps enveloppé dans une couverture blanche.  

Sur d’autres images, on pouvait voir les dégâts causés par l’incendie dans une ruelle avoisinante, jonchées de sacs et marchandises décimés.  

De tels incidents sont devenus relativement fréquents en Syrie, pays ravagé depuis 2011 par une guerre civile qui a fait près d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

Les médias syriens font régulièrement état d’incendies qui se déclarent à l’intérieur des habitations ou des immeubles, notamment en hiver, à cause de courts-circuits.

Mardi, trois personnes sont mortes dans un incendie à l’hôpital Al-Andalus dans la ville d’Alep (nord). Celui-ci a été causé par « un court-circuit dans une pièce fermée et entraînant la mort de deux femmes et d’un vieil homme par suffocation », selon le directeur des pompiers de la ville.

Début 2019, sept frères et sœurs sont par ailleurs morts dans l’incendie de leur maison du quartier d’Al-Amarah à Damas, suscitant l’émoi dans le pays.