(Kaboul) « Plusieurs » Britanniques sont actuellement détenus en Afghanistan, a annoncé samedi Londres en ajoutant avoir « évoqué » leur situation avec les autorités des talibans.

« Nous apportons un soutien aux familles d’un certain nombre d’hommes britanniques détenus en Afghanistan », a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué envoyé à l’AFP, sans préciser leur nombre ni qui les retient.

« Les responsables britanniques ont évoqué leur détention avec les talibans à chaque occasion, y compris lorsqu’une délégation s’est rendue à Kaboul cette semaine », a-t-il ajouté.

Cette déclaration intervient au lendemain de la libération de deux journalistes étrangers arrêtés à Kaboul alors qu’ils étaient en mission pour le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

L’un d’eux est le Britannique Andrew North, journaliste indépendant et ancien correspondant de la BBC à Kaboul. L’identité du second journaliste libéré n’a pas été révélée.  

Après la libération des deux journalistes, le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a déclaré qu’ils avaient été détenus « parce qu’ils ne possédaient ni cartes d’identité, ni licences, ni les documents nécessaires ».

Cette libération est intervenue au lendemain d’une rencontre du chef de la mission du Royaume-Uni en Afghanistan, Hugo Shorter, actuellement basé au Qatar, avec le ministre taliban des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi.

Il y ont notamment évoqué la crise humanitaire et la question des droits humains, selon M. Shorter.

Certains médias internationaux ont récemment évoqué au moins six citoyens britanniques détenus en Afghanistan, dont Andrew North libéré vendredi.

Interrogées à ce sujet par l’AFP, les autorités talibanes n’ont pas fait de commentaire.

Parmi les citoyens britanniques détenus se trouve aussi Peter Jouvenal, un ancien journaliste devenu hommes d’affaires, possédant la double nationalité allemande et britannique, détenu depuis début décembre, selon un communiqué diffusé par ses amis.

Marié à une Afghane, M. Jouvenal pourrait avoir été « placé en détention par erreur » alors qu’il se trouvait en Afghanistan dans le cadre de contacts pour des investissements dans l’industrie minière du pays, y ajoutent-ils.

« Il est détenu sans chefs d’accusation et sans aucune possibilité de pouvoir contacter ni sa famille ni ses avocats », est-il affirmé, ajoutant que M. Jouvenal avait notamment été cameraman lors d’une interview pour CNN du dirigeant d’Al-Qaïda Oussama ben Laden, en 1997 dans l’est de l’Afghanistan.

« Avant son arrestation, il travaillait ouvertement et rencontrait fréquemment de hauts responsables talibans », est-il ajouté.

Depuis leur retour au pouvoir, les fondamentalistes islamistes talibans ont arrêté certaines voix critiques de leur régime et tabassé ou arrêté plusieurs journalistes.