(Washington) Le président des États-Unis Joe Biden a appelé dimanche les talibans, au pouvoir en Afghanistan, à libérer un Américain qu’ils « détiennent depuis deux ans », Mark Frerichs, un préalable à tout espoir pour le régime de faire un pas vers la « légitimité ».

« Les talibans doivent immédiatement libérer Mark avant de pouvoir espérer une quelconque prise en compte de leurs aspirations à la légitimité. Ce n’est pas négociable », a écrit Joe Biden, en rappelant que cela fera « deux ans », lundi, que ce vétéran de la marine américaine (US Navy) et ingénieur civil a été enlevé en Afghanistan.

« Mark est un natif de l’Illinois. Un fils, un frère. Et sa famille a enduré deux années déchirantes — priant pour sa sécurité, se demandant où et comment il se trouve, attendant avec impatience son retour », poursuit le président des États-Unis.

Dans une tribune sur le site du Washington Post, parue mercredi, sa sœur, Charlene Cakora, appelle Joe Biden à « ramener à la maison (son) frère », qu’elle considère comme « le dernier américain tenu en otage en Afghanistan ».

En août 2020, le FBI avait offert une prime de 5 millions de dollars pour toute information permettant le retour de l’Américain. Son enlèvement, en février 2020, était intervenu au moment où les États-Unis et les talibans entraient dans la dernière ligne droite des négociations ayant débouché le 29 février sur un accord historique après plus de 18 années de guerre.

D’après la sœur de Mark Frerichs, c’est le réseau Haqqani, considéré par les États-Unis comme un groupe « terroriste », qui est derrière l’enlèvement de son frère.

Dans le communiqué de la Maison-Blanche, Joe Biden promet que son « administration continuera à travailler sans relâche jusqu’à ce que chaque Américain injustement détenu contre sa volonté rentre chez lui ».

Aucun État n’a pour l’instant reconnu le régime taliban, mais ses représentants, dont leur ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, ont rencontré dimanche dernier et cette semaine des diplomates occidentaux à Oslo, lors d’un premier déplacement officiel en Europe.

Lors de ces échanges, les Occidentaux ont lié la reprise des aides à l’Afghanistan au respect des droits humains, alors que plus de la moitié de la population est menacée par la faim cet hiver.