(Hassaké) Des affrontements ont eu lieu samedi entre les forces kurdes et des membres du groupe État islamique (EI) près d’une prison du nord-est de la Syrie, attaquée par les djihadistes et où certains sont toujours retranchés, selon une ONG syrienne.

Des dizaines de combattants de l’EI ont lancé un assaut le 20 janvier contre la prison de Ghwayran à Hassaké, une zone aux mains des Kurdes, pour libérer leurs frères d’armes.  

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et fers de lance de la lutte contre l’EI en Syrie, avaient déclaré mercredi avoir repris le contrôle de la prison, à l’issue de six jours d’intenses combats.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état samedi d’« affrontements aux abords de la prison entre les FDS et les Forces de sécurité intérieure (FSI) kurdes d’un côté et des membres de l’EI de l’autre » qui s’étaient cachés dans les quartiers adjacents à la prison.  

Selon l’ONG, quatre civils, dont un responsable local, ont été pris en otages par des combattants de l’EI dans un immeuble du quartier de Ghwayran, avant que les forces kurdes ne les libèrent et tuent trois djihadistes.

Selon cette même source, des tirs intermittents ont été entendus dans ce secteur.

Si les forces kurdes ont repris le contrôle de la prison et de très nombreux djihadistes se sont rendus ou ont été arrêtés, elles affirment qu’entre 60 et 90 membres de l’EI se terrent encore dans des sous-sols ou au rez-de-chaussée de la prison.

Selon l’OSDH, des dizaines sont retranchés dans la partie nord de la prison, « difficile à viser par les airs ou à accéder par voie terrestre ».

Vingt djihadistes se sont rendus samedi, a indiqué en soirée l’ONG, faisant état par ailleurs de la mort de cinq autres dans des combats dans la prison.  

Les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, ont diffusé des images présentées comme la reddition de plusieurs djihadistes.

Un vidéaste de l’AFP a vu de son côté des cadavres, probablement de membres de l’EI tués dans les combats, entassés dans un camion, puis un bulldozer y déverser d’autres corps.

Le porte-parole des FDS Farhad Shami a indiqué que les corps seraient enterrés dans des secteurs « isolés » contrôlés par les forces kurdes.

Il a en outre ajouté que les forces kurdes envisageaient une solution « militaire » pour les djihadistes qui ne se rendent pas.  

Depuis le 20 janvier, les forces kurdes empêchent les journalistes d’entrer dans le quartier de Ghwayran ou de s’approcher de la prison.

L’assaut de l’EI, considéré comme le plus important depuis sa défaite il y a trois ans, a fait au moins 270 morts depuis le 20 janvier dont : 189 djihadistes, 74 combattants et membres de la police kurdes et sept civils, selon l’OSDH.