(Nations unies) La cheffe de l’ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, a appelé mardi le Conseil de sécurité « à s’assurer que les auteurs de violations et abus » en Afghanistan, contre notamment les femmes et les enfants, « rendent des comptes ».

« Confronté à une catastrophe humanitaire d’une ampleur sans précédent, le pays a besoin que tous ses habitants se rassemblent. Au lieu de cela, le déni des droits fondamentaux des femmes et des filles nuit massivement à l’économie et au pays dans son ensemble », a dit la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme lors d’une liaison vidéo avec le Conseil de sécurité, réuni à l’initiative de la Norvège pour un débat ministériel sur les violences faites aux femmes.

Je demande à tous les États d’user de leur influence auprès des talibans pour encourager le respect des droits humains fondamentaux. J’appelle en outre les États à créer des voies sûres et des programmes de réinstallation pour les femmes afghanes défenseures des droits humains, et à mettre immédiatement un terme à l’expulsion des femmes afghanes qui demandent protection.

La Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet

Depuis août et l’arrivée au pouvoir des talibans, « de nombreuses femmes afghanes défenseures des droits humains, journalistes, avocates et juges ont été contraintes de fuir ou de se cacher, souvent après des menaces répétées. Beaucoup ont perdu toutes leurs sources de revenus », a rappelé la responsable de l’ONU.

À l’approche du renouvellement de la mission politique de l’ONU présente en Afghanistan (la Manua), prévu à la mi-mars, Michelle Bachelet a réclamé que son futur mandat comporte un volet important consacré à la protection des droits humains.

Intervenant après elle, Zarqa Yaftali, directrice de l’ONG Woman and children legal research foundation, a estimé qu’il était temps que le Conseil de sécurité brise son silence sur les millions d’Afghans privés de droits.