(Jérusalem) Des responsables israéliens ont recommandé mercredi la construction d’environ 3500 nouvelles unités de logement pour des colons israéliens à Jérusalem-Est, un projet dénoncé par l’ONU, les Palestiniens et des ONG locales.  

Le comité local de planification et du logement de la ville de Jérusalem, formé d’élus municipaux, s’est prononcé en faveur de la construction de ces unités, dont 2092 sont prévues près du mont Scopus et 1465 entre les secteurs de Givat Hamatos et Har Homa, ont indiqué des responsables et des ONG.

Ces secteurs sont situés le long de la « ligne verte » séparant en théorie Jérusalem-Est et Ouest. Un nombre limité d’unités prévues sont situées côté occidental, côté internationalement reconnu comme israélien, de la ville Sainte.  

Cette décision a pour conséquence que ces projets seront désormais étudiés, à partir du 17 janvier, par le Comité régional — et non plus local — de la planification de Jérusalem, qui a lui l’autorité de les approuver.  

« Ces projets rajoutent aux tensions sur le terrain et témoignent de discriminations flagrantes », a dénoncé l’ONG anti-colonisation « La Paix maintenant ». « Le gouvernement construit uniquement pour les Israéliens à Jérusalem-Est, alors que des centaines de milliers de Palestiniens ne peuvent à peu près rien y construire », a-t-elle ajouté.  

Des organisations craignent, entre autres, que la construction des unités entre les secteurs de Givat Hamatos et Har Homa contribue à bloquer le lien entre les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est et la ville palestinienne voisine de Bethléem.  

Quelque 200 000 Israéliens vivent à Jérusalem-Est, où habitent également 300 000 Palestiniens. La colonisation israélienne, illégale au regard du droit international, s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.

L’ONU, des ONG et l’Autorité palestinienne s’inquiètent que de nouveaux projets de construction israéliens viennent par ailleurs couper le lien entre la Cisjordanie et les secteurs de Jérusalem-Est peuplés de Palestiniens, et mettent ainsi à mal la possibilité d’un État palestinien viable avec Jérusalem-Est pour capitale.

Lors d’une réunion fin décembre au Conseil de sécurité, l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, s’était dit « profondément préoccupé » par différents projets de construction à Jérusalem, qui pourraient empêcher « la contiguïté d’un futur État palestinien ».