(Jérusalem) Trois roquettes ont été tirées vendredi soir depuis la Syrie en direction d’Israël, les premières depuis le début de l’escalade de violences entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien, selon une source militaire à Jérusalem.

Une roquette est tombée en territoire syrien et les deux autres se sont abattues sur des zones non habitées du nord d’Israël, a indiqué l’armée israélienne.

Plus tôt dans la journée, du côté de la frontière israélo-libanaise, des soldats israéliens ont tiré sur quelques manifestants libanais qui avaient réussi à brièvement s’introduire du côté israélien de la barrière.  

Un manifestant est mort selon l’agence nationale d’information libanaise ANI.  

Selon l’armée israélienne, le bouclier antimissile « Dôme de fer » a intercepté environ 90 % des 2000 roquettes tirées depuis lundi à partir de la bande de Gaza,  territoire contrôlé par le Hamas.

Israël tue un membre du Hezbollah libanais

Un membre du Hezbollah libanais a succombé vendredi à ses blessures infligées par des tirs israéliens à la frontière lors d’une manifestation contre Israël, ont indiqué le mouvement armé et l’agence nationale d’information (ANI).

PHOTO MAHMOUD ZAYYAT, AFP


Des mollahs libanais brandissent des drapeaux palestiniens et du Hezbollah lors d'une manifestation anti-israélienne dans la ville de Kfar Kila, près de la frontière israélienne, le 14 mai 2021.

Selon l’agence, les soldats israéliens postés à la frontière « ont tiré deux obus qui se sont abattus près des manifestants dont certains ont tenté de pénétrer dans la localité de Metoulla » dans le nord d’Israël et frontalière du sud du Liban.

« Le Hezbollah pleure son martyr Mohammad Kassem Tahhan, tombé alors qu’il participait aux manifestations populaires » à la frontière, a déclaré le Hezbollah dans un communiqué.

Les funérailles du jeune homme âgé de 21 ans et décédé à l’hôpital selon l’ANI, auront lieu samedi dans son village natal d’Adloun (sud).

D’après l’agence, un autre Libanais a été blessé par les tirs israéliens contre les manifestants qui protestaient contre les bombardements israéliens contre l’enclave palestinienne de Gaza.

Certains manifestants libanais ont arboré des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais, dans la plaine de Khiam, face à Metoulla, à quelques dizaines de mètres de la frontière, selon un photographe de l’AFP sur place. Ils ont ensuite mis le feu dans un terrain vague et les flammes se sont propagées jusqu’à la frontière.

Après les tirs israéliens, l’armée libanaise et les forces de sécurité ont été dépêchées sur les lieux pour repousser les dizaines de jeunes de la frontière, a poursuivi la même source.

En Israël, l’armée a affirmé sur Twitter que ses chars avaient « tiré des coups de semonce sur des émeutiers qui ont franchi vers l’intérieur du territoire israélien ». Ils « ont saboté la clôture et mis le feu […] avant de regagner le territoire libanais », a-t-elle ajouté, sans mentionner de victimes.

Le président libanais Michel Aoun, un allié du Hezbollah, ennemi juré d’Israël, a condamné sur Twitter « le crime commis par les forces israéliennes ». Le premier ministre sortant, Hassan Diab, a appelé « la communauté internationale à condamner les crimes d’Israël dans le sud du Liban et à Gaza ».

La Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL), déployée à la frontière entre Israël et le Liban, a appelé toutes les parties au « calme » afin d’éviter une « escalade ».

« Nos troupes sont sur le terrain pour empêcher les violations et avec l’armée libanaise, nous avons renforcé la sécurité dans la région », a indiqué la FINUL dans un tweet, qualifiant de « tragique » toute perte humaine.

En soirée, la tension restait vive dans la région.

Selon l’agence, l’armée israélienne a tiré en direction de deux Palestiniens qui tentaient de franchir les fils barbelés à la frontière. Elle a en outre tiré des « bombes éclairantes au-dessus » du village libanais de Kfarkila, proche de Khiam.

Jeudi, trois roquettes ont été tirées vers Israël depuis un secteur proche du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, au Liban Sud, selon une source militaire libanaise. Elles sont tombées en Méditerranée.