(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mercredi, dans une déclaration approuvée à l’unanimité, « à une cessation immédiate des hostilités » au Yémen, « notamment à Marib » (centre) où les affrontements ont redoublé récemment, selon l’émissaire de l’Organisation.

Lors d’une réunion mensuelle sur ce pays, suivie de consultations à huis clos, le Conseil de sécurité « a souligné que seuls un cessez-le-feu durable et une entente politique peuvent mettre fin au conflit et à la crise humanitaire au Yémen », précise sa déclaration.  

Les 15 membres du Conseil réaffirment aussi leur soutien à l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths, qui va quitter ses fonctions après avoir été nommé dans la journée secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, « et espèrent que les houthis le rencontreront bientôt », indique la déclaration.

La semaine dernière, Washington avait accusé ces rebelles yéménites d’avoir manqué « une occasion majeure » pour la paix au Yémen en refusant récemment de rencontrer l’émissaire de l’ONU, porteur d’un « accord équitable » selon les États-Unis.

Devant le Conseil de sécurité, Martin Griffiths a déploré que les parties soient loin de conclure un accord, avec une aggravation des affrontements à Marib dus à une offensive des houthis, ainsi qu’une « absence de processus politique qui prive les Yéménites d’espoir d’une fin proche du conflit ».  

Je crains que l’offensive de Marib ne laisse penser (à ses auteurs) que la guerre peut être gagnée militairement. Mais la conquête militaire ne mettra pas fin de manière décisive à la guerre. Cela ne fera qu’entraîner de nouveaux cycles de violence et de troubles.

Martin Griffiths, émissaire de l’ONU au Yémen

« Dans les semaines à venir, je travaillerai avec les parties pour conclure les négociations sur un accord qui mettrait fin aux combats, réglerait les problèmes humanitaires critiques et relancerait le processus politique », a aussi indiqué le diplomate britannique dont la prise de fonctions dans son nouveau poste n’a pas encore été arrêtée.

« J’espère que les parties feront preuve de la volonté politique d’aller de l’avant. Au besoin, je les inviterai à se rencontrer en personne pour tracer la voie à suivre », a-t-il précisé.

Au bord de la famine, le Yémen connaît la pire situation humanitaire au monde actuellement, selon l’ONU. Ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique est en guerre depuis 2014. Les rebelles houthis sont opposés au gouvernement yéménite, soutenu militairement depuis 2015 par une coalition étrangère dirigée par l’Arabie saoudite.