(Téhéran) Le chef d’un important groupe de réflexion iranien et proche du président Hassan Rohani a démissionné après la fuite de propos du ministre des Affaires étrangères évoquant l’influence de l’armée dans la diplomatie, a rapporté jeudi l’agence officielle IRNA.

Hesamodin Ashena, chef du Centre des études stratégiques, a « démissionné » en raison du « vol d’un fichier audio » contenant une interview de Mohammad Javad Zarif, effectuée dans ce centre, selon l’agence.

À la tête de ce groupe de réflexion depuis 2013, M. Ashena a été nommé la même année conseiller du président Rohani, fonction qu’il continue d’exercer. Vice-ministre des Renseignements dans les années 2000, M. Ashena est régulièrement mentionné dans les médias iraniens comme un proche confident du président Rohani.

La fuite de cet enregistrement de plus de trois heures, relayé dimanche par des médias à l’étranger, a provoqué de vives critiques en Iran, notamment chez les conservateurs, qui s’en prennent souvent à M. Rohani, un modéré, et à son ministre.

D’après un extrait du fichier publié par le quotidien américain le New York Times, le ministre a déclaré : « Dans la République islamique, le champ militaire règne. J’ai sacrifié la diplomatie au (profit) du champ militaire » alors que le « champ militaire » doit être « au service de la diplomatie ».

La divulgation de cet enregistrement, qui intervient avant l’élection présidentielle de juin pour choisir un successeur de M. Rohani, a dominé les discussions politiques en Iran depuis sa publication.

M. Rohani avait estimé mercredi que la fuite visait à créer la « discorde » à Téhéran, en pleines discussions internationales pour relancer un accord sur le nucléaire iranien.

Selon l’agence d’information officielle IRNA, M. Ashena a été remplacé Ali Rabii, porte-parole du gouvernement iranien.