(Washington) Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a jugé mercredi impossible de prédire l’avenir de l’Afghanistan après le retrait des forces étrangères, évoquant le risque d’une « chute de Kaboul » mais assurant qu’elle « n’est pas courue d’avance ».

« Il y a un éventail de résultats possibles, certains très mauvais, d’autres pas si mauvais », a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par le centre de réflexion McCain Institute.

« Dans le pire des cas, on a un effondrement du gouvernement afghan, un effondrement de l’armée afghane, on a une guerre civile, on a la catastrophe humanitaire qui va avec, puis le retour potentiel d’Al-Qaïda », a déclaré le plus haut gradé de l’armée américaine, qui s’exprimait publiquement pour la première fois depuis l’annonce par le président Joe Biden du retrait total de l’armée américaine d’Afghanistan d’ici le 11 septembre.

« D’un autre côté, on a une armée forte de 350 000 hommes », a-t-il souligné. « Aujourd’hui, il y a un gouvernement afghan, et cela fait un bon moment qu’ils mènent des opérations contre les talibans ».

« Une chute de Kaboul n’est donc pas courue d’avance », a-t-il conclu, dans un parallèle avec la chute de Saïgon quelques heures à peine après le départ des forces américaines du Vietnam en 1975.

« Il y a un large éventail de résultats possibles et aujourd’hui, j’hésite à faire des paris », a-t-il conclu. « Il faut voir comment la situation va évoluer ».

Les États-Unis ont ordonné mardi le départ du personnel non essentiel de leur ambassade à Kaboul, en Afghanistan, mettant en avant des menaces accrues au moment où l’armée américaine se prépare à quitter le pays après 20 ans de guerre.

Le gouvernement américain prévoit le retrait de toutes les troupes américaines d’Afghanistan d’ici au 11 septembre, le jour du 20e anniversaire des attentats de 2001, qui avaient conduit Washington à renverser le régime des talibans.