(Jérusalem) Israël s’est figé mardi soir pour marquer le début des commémorations annuelles du souvenir pour ses soldats et les victimes d’attentats, tandis que retentissaient à travers tout le pays les sirènes funèbres durant une minute.

Le président Reuven Rivlin et le chef d’état-major, Aviv Kochavi, ont assisté à la traditionnelle cérémonie au mur des Lamentations, le site le plus sacré où les juifs peuvent prier dans la Vieille ville de Jérusalem, conquise par Israël en juin 1967 puis annexée.

La circulation s’est arrêtée dans les rues alors que s’élevait une sirène dans un pays aux drapeaux en berne.

Selon des chiffres officiels, 23 928 soldats et membres des forces de sécurité sont morts en service actif depuis 1860, lorsque les premiers habitants juifs de la Vieille ville de Jérusalem ont créé pour la première fois de nouveaux quartiers en dehors des murailles.

Quant aux civils, Israël rend hommage aux 3158 civils tués dans des attentats, dont 120 étrangers, depuis 1950, au lendemain de la première guerre israélo-arabe, selon des chiffres de l’Institut national d’assurance, chargé des indemnisations.

« Comme premier ministre, je fais tout pour éviter des pertes de vie humaine », a déclaré le premier ministre Benyamin Nétanyahou lors d’une cérémonie mardi à Jérusalem, soulignant que l’année qui vient de s’écouler est celle qui a connu le moins de victimes depuis la création de l’État d’Israël.

Un seul soldat a été tué durant une opération militaire, selon des chiffres du ministère de la Défense.

M. Nétanyahou a souhaité une guérison complète au vétéran Itzik Saidian, un ancien soldat souffrant de stress post-traumatique qui s’est immolé par le feu lundi soir devant les services d’aide aux soldats blessés, un geste qui a choqué tout le pays.  

Les sirènes doivent à nouveau résonner mercredi à 11 h locales, donnant le coup d’envoi à une série de cérémonies dans les cimetières militaires d’Israël.

Les autorités qui avaient interdit l’année dernière l’accès des familles aux cimetières pour éviter la propagation du coronavirus, ont permis la tenue des cérémonies cette année.    

Le recueillement cédera la place dans la soirée de mercredi et jeudi aux festivités du jour de l’Indépendance, anniversaire de la proclamation de l’État d’Israël le 14 mai 1948. Cet anniversaire est célébré selon le calendrier juif et tombe cette année le 15 avril.

Les Palestiniens, pour leur part, commémorent, généralement le 15 mai, la création d’Israël comme la journée de la « Nakba », la « catastrophe », marquant le début de l’exode pour des centaines de milliers d’entre eux.