(Beyrouth) Le gouvernement libanais a annoncé vendredi un confinement total de trois jours durant la Pâque catholique qui a lieu début avril, afin d’éviter une nouvelle recrudescence des cas de COVID-19 dans le pays.

Le Liban et ses six millions d’habitants enregistrent depuis le début de l’année des nombres records de nouvelles contaminations au coronavirus. Au total, 455 381 cas, dont 6013 décès, ont été officiellement recensés depuis le début de l’épidémie il y a plus d’un an.

Le pays sera ainsi complètement confiné du 3 au 6 avril au matin, pour la Pâque catholique, ont annoncé les autorités libanaises.

Dans un communiqué, le comité ministériel chargé de la lutte anti-COVID-19 a mis en garde contre les « réunions à domicile et dans les lieux fermés […] durant les prochaines fêtes ».

Les communautés chrétiennes orthodoxes célèbrent Pâques début mai tandis que l’Aïd, grande fête musulmane, sera célébrée mi-mai.

Les responsables libanais craignent que le scénario des fêtes de fin d’année se répète. Les réunions familiales et la réouverture des restaurants et des cafés avaient entraîné une flambée des contaminations, suivie d’un confinement strict de plusieurs semaines.  

Plus tôt vendredi, le Conseil supérieur de la Défense a prolongé l’état de mobilisation générale contre la pandémie dans le pays jusqu’à fin septembre, soit six mois supplémentaires.  

« Face à la troisième vague attendue de l’épidémie […] il est impératif de renforcer la capacité d’accueil des hôpitaux, notamment dans les unités de soins intensifs », a déclaré vendredi le président Michel Aoun lors d’une réunion tenue au palais présidentiel.

Selon le premier ministre démissionnaire, Hassan Diab, la nouvelle vague de contaminations « pourrait être plus dangereuse que celles qui l’ont précédée ».  

« Nos préoccupations sont liées à (notre capacité à) pouvoir sécuriser de l’oxygène, de l’électricité, des médicaments et des équipements médicaux à l’ombre de la grave crise financière que traverse le pays », a-t-il souligné.  

Mercredi, la Syrie voisine a annoncé qu’elle allait fournir 75 tonnes d’oxygène aux malades du coronavirus au Liban, en marge d’une visite surprise à Damas du ministre libanais de la Santé Hamad Hassan, au moment où les réserves arrivent à épuisement dans les hôpitaux libanais.

La détérioration de la situation sanitaire intervient alors que le Liban est en plein effondrement économique. Plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.