(Bakou) Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a amnistié 38 critiques du régime considérés comme des « prisonniers politiques » par les ONG de défense des droits humains, selon un décret publié jeudi.

Ce décret publié par le bureau de M. Aliev amnistie au total 625 détenus, mais « 38 parmi ceux pardonnés sont des prisonniers politiques », a déclaré à l’AFP Rassoul Jafarov, le directeur de l’ONG Human Right Club, basée à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise.

Plus de la moitié restent en prison

Cette décision « ne résout pas la question » des détentions pour des motifs politiques, a tenu à préciser M. Jafarov, ajoutant qu’« avant cette amnistie, 86 personnes étaient répertoriées comme prisonniers politiques » par les groupes de défense des droits humains de ce pays du Caucase. Il en resterait donc 48 en prison et privés de leurs droits.

Rassoul Japarov avait lui-même bénéficié d’une amnistie en mars 2016, alors qu’il avait été condamné à six ans et demi de prison pour évasion fiscale et abus de pouvoir.

Les ONG de défense des droits humains critiquent régulièrement l’Azerbaïdjan où toute contestation provoque, selon elles, une réaction sévère des autorités de cette nation riche en pétrole.

Les opposants sont poursuivis pour des motifs divers qui peuvent aller de l’évasion fiscale à la possession d’armes ou de drogues, d’après les ONG. Ilham Aliev, qui a succédé à son père en 2003 après la mort de ce dernier, nie tout abus commis par son régime.