(Kaboul) Trois explosions de mines ont secoué Kaboul samedi matin tuant cinq personnes et en blessant deux autres, dont des membres des forces de sécurité afghanes et des civils, selon la police.

« Il a eu trois explosions de mines » à Kaboul et « cinq personnes ont été tuées et deux autres blessés », a indiqué à l’AFP Ferdaws Faramarz, porte-parole de la police de la capitale.

Selon M. Faramarz, la première explosion a blessé deux civils, la deuxième a tué « deux militaires, et une femme », et la troisième deux policiers.  

Les trois incidents ont eu lieu entre environ 8 et 10 heures du matin, dans trois quartiers distincts.

PHOTO OMAR SOBHANI, REUTERS

Tariq Aryan, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a confirmé ce bilan.  

Selon plusieurs sources sécuritaires, au moins deux des victimes de la seconde attaque travaillaient pour le ministère de la Défense, qui n’a pas souhaité confirmer cette information.

Les explosions n’ont pas été revendiquées et une enquête et en cours selon la police.  

Ce type d’incident est devenu quasi-quotidien dans la capitale.

Conformément à un modus operandi désormais bien établi, les deux premières bombes ciblant des véhicules ont explosé en début de matinée, à une heure de grande affluence sur les routes.

La violence en Afghanistan a augmenté ces derniers mois, en dépit des pourparlers de paix engagés depuis septembre au Qatar entre les talibans et le gouvernement afghan.

Les négociations n’ont jusqu’ici permis aucune percée notoire et les talibans attaquent quotidiennement les forces afghanes.

Dans la capitale, les assassinats ciblés de journalistes, défenseurs des droits, juges et personnalités politiques sont également devenus de plus en plus fréquents.

Washington et Kaboul les ont imputés aux talibans, qui nient quant à eux être impliqués.

Ces attaques interviennent alors que la nouvelle administration du président Joe Biden doit annoncer dans les prochains jours sa décision sur le retrait militaire du pays prévu d’ici mai, selon l’accord historique conclu en février 2020 à Doha par les États-Unis et les talibans.

Le contingent américain a été ramené à 2500 soldats début 2021, mais le gouvernement de M. Biden a signifié sa volonté de revoir l’accord américano-taliban, notamment pour « évaluer » le respect par les insurgés de leurs engagements.

Washington les a accusés de n’avoir ni réduit les violences ni coupé les liens avec Al-Qaïda, contrairement à ce que prévoyait l’accord.

Jeudi, le commandant des forces américaines au Moyen-Orient a en effet déclaré que les talibans sont « clairement » responsables des violences qui se poursuivent en Afghanistan.

« La violence n’est pas dirigée contre nous ni contre nos amis de l’OTAN au sein de la coalition, elle est dirigée contre l’armée et les services de sécurité afghans et contre la population », a précisé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central de l’armée américaine (CENTCOM), à l’occasion d’une tournée au Moyen-Orient. « Et elle vient principalement des talibans ».