(Kaboul) Les talibans ont appelé mardi les États-Unis à respecter l’accord de Doha, qui prévoit le retrait complet de leurs troupes d’Afghanistan d’ici mai mais que l’administration Biden réexamine actuellement.

Dans une lettre en 11 points, les talibans plaident pour que Washington applique cet accord, signé en février 2020 dans la capitale qatarie et qui a permis l’ouverture en septembre de pourparlers de paix entre les insurgés et le gouvernement afghan.

« Nous exhortons la partie américaine à rester pleinement engagée à mettre en œuvre entièrement cet accord », écrit le co-fondateur du groupe, le mollah Abdul Ghani Baradar, dans cette lettre ouverte adressée au public américain.

« Il est de la responsabilité et de l’intérêt de tous de mettre fin à cette guerre, et appliquer l’accord de Doha est la meilleure manière d’y parvenir », ajoute M. Baradar, qui avait négocié cet accord au nom des talibans.

Cette déclaration intervient à la veille d’une réunion de deux jours des ministres de la Défense de l’OTAN, qui discuteront jeudi du maintien ou non des 9600 militaires engagés par l’Alliance en Afghanistan.

Aux termes de l’accord de Doha, toutes les troupes étrangères doivent avoir quitté l’Afghanistan d’ici le 1er mai.

La réunion au sein de l’OTAN est la première d’une telle importance depuis l’investiture du président américain, Joe Biden, qui s’est engagé à resserrer les liens avec ses alliés distendus sous la présidence de Donald Trump.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a prévenu lundi que l’Alliance ne quitterait l’Afghanistan que « quand le moment (serait) venu ».

L’administration Biden a ordonné un réexamen de l’accord de Doha, qui conditionnait le retrait américain à des garanties sécuritaires de la part des talibans et à leur engagement à couper tout lien avec les organisations terroristes comme Al-Qaïda.

Washington a accusé les insurgés de ne pas en respecter les termes, alors que pas une journée en Afghanistan ne se passe sans l’explosion d’une bombe, des attaques contre les forces gouvernementale ou une tentative d’assassinat ciblé contre une personnalité de la société civile.

Les talibans nient toute responsabilité dans les attentats ciblés et l’organisation État islamique en a revendiqué la plupart. Mais le gouvernement afghan et les États-Unis continuent à leur en imputer la responsabilité.

A l’approche de l’échéance de mai, les talibans ont lancé ces derniers mois des offensives qui menacent de faire tomber entre leurs mains deux capitales provinciales stratégiques du sud du pays, alors que les pourparlers de paix de Doha sont au point mort.