(Beyrouth) L’Irak et les pays occidentaux doivent intensifier leurs efforts pour rapatrier leurs ressortissants, notamment les enfants, qui vivent dans des camps de déplacés en Syrie, a pressé lundi l’ONG Save the Children.

Des dizaines de milliers d’étrangers, dont des Irakiens, vivent dans des camps dans le nord-est de la Syrie, zone sous contrôle kurde, après qu’ils ont fui les combats ayant mis fin à l’autoproclamé « califat » du groupe djihadiste État islamique (EI) en 2019. Nombre d’entre eux sont des enfants.

« Quelque 27 500 enfants attendent toujours d’être rapatriés » avec leurs parents, s’est alarmé Save the Children dans un communiqué.

« Avec des conditions de vie […] qui se dégradent rapidement, l’agence appelle tous les pays avec des ressortissants dans les camps à intensifier les efforts pour leur retour, avec une urgence particulière concernant les cas médicaux », ajoute l’ONG.

La pandémie de coronavirus a ralenti les rapatriements, selon Save the Children.

PHOTO DELIL SOULEIMAN, AFP

« Quelque 27 500 enfants attendent toujours d’être rapatriés » avec leurs parents, s’est alarmé Save the Children dans un communiqué. Ci-haut, deux enfants au milieu de femmes voilées au camp d’Al Hol, en territoire syrien contrôlé par les Kurdes le 28 janvier 2021.

Seulement 200 enfants coincés dans le Nord-Est syrien sont rentrés dans leur pays d’origine en 2020, contre 685 en 2019, précise l’ONG.

En janvier, les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme concernant une aggravation de la situation sécuritaire dans le camp de réfugiés surpeuplé d’Al-Hol, rapportant 12 meurtres de Syriens et d’Irakiens lors des deux premières semaines de 2021.

Certains déplacés dans les camps sont accusés d’avoir des liens avec l’EI, qui a attiré dans ses rangs des étrangers et a contrôlé des pans entiers de l’Irak et de la Syrie à partir de 2014.

Les autorités kurdes ont critiqué le manque d’action de l’Irak pour rapatrier ses ressortissants.

Les pays occidentaux sont très réticents à faire revenir leurs citoyens liés à l’EI, même si quelques femmes et enfants ont pu rentrer, au cas par cas.

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 387 000 morts et jeté sur la route de l’exil des millions de personnes.