(Nations unies) La Russie n’est pas favorable à un élargissement de l’accord international sur le nucléaire iranien à d’autres sujets comme l’influence régionale de Téhéran, a affirmé mercredi l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, avant un possible réengagement des États-Unis dans l’accord.

L’an dernier, « nous avons réussi à sauver l’accord, à le maintenir en vie. Nous espérons tous que la nouvelle administration prendra des mesures pratiques dans cette direction », a précisé Dmitry Polyanskiy lors d’une conférence de presse.

« Mais vous ne devez pas le mélanger avec un cadre régional qui existe déjà », a ajouté le diplomate russe. « C’est un bon processus en soi. Cela n’exclut pas d’autres processus, mais ils devraient être menés dans d’autres forums, d’une autre manière, et ils ne devraient pas être liés au JCPoA », le nom de l’accord, a-t-il insisté.

L’accord JCPoA, visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, a été conclu en 2015 après des années de négociations entre ce pays, les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne.

Les États-Unis de Donald Trump s’en sont retirés en 2018, rétablissant des sanctions économiques contre Téhéran, et depuis l’Iran est revenu sur plusieurs de ses engagements, en assurant que ses décisions étaient réversibles si Washington se joignait à nouveau à l’accord.  

Aujourd’hui, l’accord nucléaire est devenu « très fragile ». Mais c’est une « réalisation de génie de la diplomatie mondiale » et « nous ne voyons aucune raison pour qu’il soit modifié », a fait valoir Dmitry Polyanskiy.

À l’occasion de la possibilité d’un réengagement des États-Unis dans l’accord nucléaire, des voix se sont élevées pour qu’il soit renégocié en l’élargissant aux sujets des missiles balistiques et de l’influence — jugée néfaste par l’Occident — de l’Iran au Moyen-Orient, du Liban au Yémen.  

En 2017, le président français Emmanuel Macron avait proposé d’ajouter plusieurs « piliers » à l’accord nucléaire, un pour un meilleur contrôle des activités balistiques iraniennes, un pour l’après-2025 (échéance de l’accord de 2015) et un sur la situation régionale.

Garder l’accord « n’exclut pas un processus de discussions régionales, de mesures de confiance, de pays se parlant et se comprenant, en identifiant les sources et les raisons des tensions dans la région », a souligné l’ambassadeur russe adjoint.

Selon le nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken, le gouvernement de Joe Biden est prêt à revenir dans l’accord sur le nucléaire iranien à condition que Téhéran respecte à nouveau ses engagements.