(Istanbul) La Turquie s’est accordée avec le Qatar sur la gestion de l’aéroport international de Kaboul mais attend un feu vert des talibans, selon le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu cité mardi par les médias locaux.

« Nous avons conclu un accord avec le Qatar pour gérer ensemble l’aéroport [de Kaboul], mais contrairement à certaines informations de presse, nous n’avons pas d’accord avec les talibans. C’est faux, il n’y a pas d’accord de ce type à ce stade » a insisté M. Cavusoglu lors d’un briefing lundi soir, selon l’agence officielle Anadolu.

Ankara a dépêché la semaine dernière des experts à Doha pour débattre de ce dossier, en suspend depuis l’arrivée au pouvoir mi-août des fondamentalistes afghans à Kaboul, selon le ministre.

À cette occasion, deux compagnies turque et qatarie ont signé un protocole d’accord concernant leur coopération « sur cinq aéroports d’Afghanistan, pas seulement celui de Kaboul » avait indiqué le ministre turc sans détailler de quelles compagnies aériennes il s’agissait.

Sur la base de cet accord, le gouvernement turc a présenté « des propositions conjointes au gouvernement intérimaire d’Afghanistan ».

La gestion de l’aéroport de Kaboul a été évoquée avec les autorités qataries lors de la visite officielle du président Recep Tayyip Erdogan le 6 décembre à Doha.  

M. Cavusoglu a également évoqué lundi le rôle possible des Émirats arabes unis, dont le prince héritier Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dit MBZ, a été accueilli fin novembre à Ankara.

« Nous avons évoqué la question avec les Émirats arabes unis en marge de la visite du prince. Ils ont suggéré une gestion trilatérale [de l’aéroport] sans avancer de propositions concrètes. Nous n’en avons pas fait non plus, mais la question a été soulevée » a précisé le ministre.

La Turquie, membre de l’OTAN, avait été initialement pressentie pour exploiter l’aéroport international de Kaboul après le départ des forces américaines, mais sans imaginer que les talibans prendraient si rapidement le contrôle du pays après 20 ans de présence occidentale.

La sécurisation de l’aéroport de Kaboul est indispensable aux approvisionnements du pays, notamment en aide humanitaire d’urgence.