(Kandahar) Les talibans ont lancé l’assaut lundi contre plusieurs caches présumées de la branche locale du groupe État islamique dans la province afghane de Kandahar (sud), opération dans laquelle au moins quatre combattants de l’organisation djihadiste et deux civils ont été tués, a-t-on appris de source policière.

Cette opération contre l’État islamique-Khorasan (EI-K) a été lancée vers minuit dans quatre districts de la province et a continué dans la matinée, a expliqué à l’AFP le chef taliban de la police provinciale, Abdul Ghafar Mohammadi.

« Jusqu’ici, quatre combattants de Daech (acronyme arabe pour l’EI) ont été tués et 10 arrêtés […] L’un d’entre eux s’est fait sauter à l’intérieur d’une maison », a-t-il affirmé lundi en milieu de journée.

Un porte-parole des talibans a pour sa part écrit lundi soir sur Twitter que deux civils et trois membres de l’EI-K ont été tués lors de l’opération.  

Un membre des services de renseignement talibans ayant requis l’anonymat a lui indiqué à l’AFP qu’au moins trois civils avaient été tués.

Depuis leur retour au pouvoir à Kaboul le 15 août, les talibans, qui font de la sécurité leur priorité après des décennies de guerre, sont confrontés à une vague d’attentats menés par l’EI-K.

Ce groupe est particulièrement actif autour de la ville de Jalalabad (est), l’un de ses bastions de longue date où il a déjà visé à plusieurs reprises des talibans.

Il a aussi ciblé la minorité chiite à Kunduz (nord-est), Kaboul et dans la ville de Kandahar où un attentat contre une de ses mosquées à la mi-octobre avait fait au moins 60 morts.

L’EI-K, qui avait été fortement affaibli en 2019 par des opérations de l’armée afghane, aidée des États-Unis, et par sa rivalité avec les talibans, a retrouvé un nouvel élan avec le retour de ceux-ci au pouvoir.

Groupe islamiste sunnite, comme les talibans, il est encore plus rigoriste et prône un « djihad global ». L’EI-K constitue la principale menace envers le pouvoir taliban, même si celui-ci tend à minimiser son influence.