(Kaboul) Le groupe djihadiste État islamique, auteur récemment de plusieurs attentats sanglants en Afghanistan, est « plus ou moins sous contrôle » et « n’est pas une grande menace », a assuré mercredi le gouvernement taliban en précisant avoir arrêté 600 de ses membres ou sympathisants présumés depuis août.

La branche de l’EI en Afghanistan (EI-K) « est plus ou moins sous notre contrôle » et « n’est pas une grande menace », a déclaré le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, lors d’une conférence de presse à Kaboul.

Ces derniers mois, « près de 600 personnes ont été arrêtées pour affiliation au groupe », a-t-il ajouté, saluant « un accomplissement majeur ».

« Ils ne sont pas beaucoup en Afghanistan, car ils n’ont pas le soutien du peuple », a poursuivi M. Mujahid, précisant que les forces du nouveau gouvernement poursuivaient leur traque.

Quelques femmes se trouvaient parmi les personnes arrêtées à travers le pays depuis le retour des talibans au pouvoir à la mi-août et seront interrogées « par des femmes », a-t-il précisé.

Il a estimé que contrairement à son homologue au Moyen-Orient, l’EI-K était surtout composée de combattants locaux, et que sa présence en Afghanistan n’était pas une menace pour d’autres pays.

Né en 2014, l’EI-K, présent surtout dans l’Est afghan, a revendiqué une vague d’attentats récents dans plusieurs grandes villes du pays, se posant comme le principal rival des talibans depuis leur retour au pouvoir. Groupe islamiste sunnite, comme les talibans, il est encore plus rigoriste et prône un « djihad global ».  

Ses attentats interviennent alors que les talibans souhaitent voir leur gouvernement reconnu et aidé financièrement par la communauté internationale, laquelle attend en retour qu’ils éradiquent la menace terroriste chez eux et l’empêche de se propager à l’étranger.  

« Nous nous sommes engagés auprès d’autres pays, dont les États-Unis, à ce que le sol afghan ne soit pas utilisé à l’encontre de qui que ce soit », a rappelé M. Mujahid.

L’une des dernières attaques de l’EI-K, début novembre à l’hôpital militaire national de Kaboul, a fait au moins 19 morts et 50 blessées.  

Contrairement aux talibans, l’EI-K cible ouvertement la minorité chiite, considérée comme « hérétique » -et en particulier les Hazaras, visés cet automne par deux attentats suicides contre des mosquées à Kandahar (Sud, 60 morts) et Kunduz (Nord, au moins 62 morts et environ 200 blessés).  

L’État islamique-Khorasan (EI-K), qui avait au départ prêté allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’éphémère « califat » de l’EI en Irak et Syrie, a repris de la vigueur ces derniers mois en Afghanistan, alors qu’il semblait quasi éliminé fin 2019.