(Ryad) Une attaque de drone attribuée aux rebelles houthis du Yémen a fait 10 blessés vendredi soir à l’aéroport de Jazan, dans le sud de l’Arabie saoudite, ont indiqué samedi les médias officiels saoudiens.

Le puissant État du Golfe intervient au Yémen depuis 2015 où il dirige une coalition militaire appuyant les forces loyalistes du gouvernement internationalement reconnu face aux rebelles proches de l’Iran. Les houthis ont accentué ces derniers mois leurs attaques contre le royaume voisin.

« L’attaque hostile a été menée avec un drone piégé et a blessé 10 civils, parmi lesquels des voyageurs et des employés de l’aéroport », a annoncé la coalition, citée par l’agence de presse officielle saoudienne SPA.

Cette annonce vient alourdir le bilan de cinq blessés annoncé dans la nuit de vendredi à samedi.

Mercredi, quatre travailleurs avaient été blessés après que la coalition a intercepté un drone chargé d’explosifs visant l’aéroport saoudien d’Abha, situé à plus de 200 km au nord de Jazan, selon les médias d’État du pays. Le 31 août, ce même aéroport avait déjà été touché par un drone, blessant huit personnes et endommageant un avion civil.  

Les houthis multiplient leurs attaques contre l’Arabie saoudite, alors que cette dernière a mené des raids aériens autour de Marib, le dernier bastion loyaliste dans le nord du Yémen que les rebelles tentent d’arracher.

Les houthis contrôlent déjà l’essentiel du nord du Yémen, notamment la capitale Sanaa depuis 2014. Sa prise avait déclenché la guerre qui a dévasté le Yémen, plongé depuis dans la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.

L’émissaire des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, a entamé vendredi une nouvelle tournée régionale qui le mènera notamment en Arabie saoudite, dans le but de parvenir à une « résolution pacifique du conflit ».

Jeudi, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a refusé de prolonger le mandat du groupe d’experts créé en 2017 chargé d’enquêter sur les violations des droits humains au Yémen.

C’est la première fois que le Conseil rejette un projet de résolution depuis sa création en 2006, selon un porte-parole basé à Genève (Suisse).

Des ONG ont accusé l’Arabie saoudite d’avoir tout fait pour obtenir ce rejet.

En 2019, ce groupe d’experts avait accusé les parties au conflit d’avoir commis une « multitude de crimes de guerre » au Yémen.