(Washington) Les États-Unis ont dénoncé jeudi l’opération de « communication » du mouvement chiite libanais Hezbollah qui a acheminé à Beyrouth du pétrole iranien, sous sanctions internationales, alors que le Liban est en plein effondrement économique et confronté à de nombreuses pénuries.

« Le pétrole d’un pays soumis à de nombreuses sanctions comme l’Iran n’est vraiment pas une solution durable à la crise énergétique du Liban », a expliqué le porte-parole du département d’État Ned Price.

« C’est, à notre avis, une opération de communication du Hezbollah qui ne s’implique pas dans une solution constructive au problème » du petit État plongé dans une profonde crise économique, a-t-il dit.

« Nous soutenons les efforts pour trouver des solutions durables et transparentes qui permettront de régler les graves pénuries en énergie et en pétrole du Liban », a-t-il ajouté.

Il n’a toutefois pas évoqué d’éventuelles sanctions américaines contre le Liban, rappelant que le président Joe Biden était favorable à une levée des sanctions contre l’Iran si Téhéran revenait à la table des négociations pour raviver l’accord nucléaire international signé en 2015.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, est actuellement en visite à Beyrouth.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé en août le départ d’un navire iranien chargé de carburant vers le Liban et des dizaines de camions-citernes transportant le fioul iranien sont arrivés à la mi-septembre depuis la Syrie pour être déchargés dans les stations-service de l’entreprise pétrolière appartenant au mouvement chiite pro-Iran.

Les sanctions américaines interdisent pourtant à l’Iran d’exporter son pétrole et visent aussi le Hezbollah, classé « groupe terroriste » par Washington.

L’initiative du mouvement chiite, dont l’influence est déterminante au Liban, intervient dans un contexte de crise aiguë.  

La pénurie de carburant frappe les centrales électriques de l’État et les générateurs de quartier, plongeant la population dans l’obscurité pendant de longues heures. La crise énergétique menace même les hôpitaux et leurs équipements.

Le premier ministre libanais, Najib Mikati, dont le gouvernement a été formé le 10 septembre après 13 mois de vide politique, avait déploré dans l’action du Hezbollah une atteinte à la souveraineté libanaise, écartant toutefois le risque de mesures punitives des États-Unis contre le pays.