(Washington) Les États-Unis ont critiqué mercredi leur allié saoudien après que la justice du royaume a confirmé une peine de 20 ans de prison contre un travailleur humanitaire accusé d’avoir publié des tweets contre le gouvernement.

« Nous sommes déçus » par la confirmation de ce verdict contre Abdulrahman al-Sadhan qui a « exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression », a dit le porte-parole du département d’État Ned Price.

« Nous avons suivi son affaire de près et nous sommes préoccupés par les allégations selon lesquelles M. al-Sadhan a été soumis à des mauvais traitements, n’a pas pu communiquer avec les membres de sa famille et que les garanties d’un procès équitable n’ont pas été respectées », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Abdulrahman al-Sadhan, employé du Croissant-Rouge saoudien, a été arrêté dans son bureau à Riyad par la police secrète saoudienne en mars 2018, selon sa famille.

Son arrestation était apparemment liée à un compte anonyme sur Twitter qu’il utilisait pour critiquer le régime saoudien sur les questions de droits de la perssonne et de justice sociale, a dit sa famille.

Il a d’abord été condamné en avril de cette année. Washington avait déjà exprimé sa préoccupation à l’époque.

Sa sœur Areej al-Sadhan, qui a la nationalité américaine, a écrit mardi sur Twitter que la justice avait confirmé en appel la sentence de 20 ans de prison contre son frère, suivie par une interdiction de voyager de 20 ans.

La semaine dernière, lors d’un rassemblement à Washington, elle avait accusé l’administration du président Joe Biden de rendre ces verdicts possibles en ne prenant pas de mesures contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, bien qu’un rapport du renseignement américain ait accusé le prince d’avoir « validé » l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul.

Elle a affirmé que son frère avait failli mourir en prison, et que ses geôliers lui avaient fracassé la main en disant : « Est-ce la main avec laquelle tu tweetes ? ».

L’administration Biden a plusieurs fois promis d’évoquer les droits de la personne avec les Saoudiens, mais le conseiller à la sécurité nationale du président, Jake Sullivan, a été critiqué par des militants pour avoir rencontré le prince héritier la semaine dernière pour des discussions sur la guerre au Yémen.