(Islamabad) Le premier ministre pakistanais Imran Khan a annoncé vendredi, dans un entretien à la télévision turque, une première reprise officielle depuis 2014 de pourparlers de « paix » avec les talibans pakistanais, une insurrection islamiste locale et distincte, bien que proche, du mouvement afghan.  

« Je pense qu’au sein du TTP [Tehreek-e-Taliban Pakistan, les talibans pakistanais NDLR] il existe des groupes ouverts à des pourparlers de paix, de réconciliation avec notre gouvernement et nous parlons avec ces groupes », a déclaré le premier ministre pakistanais dans un entretien à la chaîne étatique turque TRT.

Le ministre pakistanais de l’Information, Fawad Chaudhry a confirmé lors d’une conférence de presse que ces négociations entre Islamabad et les insurgés islamistes avaient « en effet » lieu en Afghanistan, sans donner plus de précisions.  

La campagne de violence des talibans du TTP, un groupe homonyme mais distinct des talibans afghans, a commencé en 2007.  

Depuis, des milliers de civils et de membres des forces de sécurité pakistanaises ont trouvé la mort dans des attaques ciblés et attentats revendiquées par le mouvement islamiste antigouvernemental.

Le gouvernement du premier ministre Imran Khan compte sur l’aide du nouveau régime taliban pour juguler les velléités de leurs homonymes pakistanais, se déclarant ouvert à une amnistie sous conditions pour certains combattants.  

Une source au sein du TTP a de son côté confirmé à l’AFP, la tenue de ces sessions pourparlers depuis déjà « un mois », mais sans « conclusion » à ce stade.  

Le Pakistan, accusé par les États-Unis d’avoir soutenu depuis 2001 les talibans afghans via son agence de renseignement militaire (ISI), n’a pas reconnu le nouveau régime à Kaboul, alors qu’il avait été l’un des trois seuls pays à reconnaître le régime taliban afghan lorsqu’il était au pouvoir entre 1996 et 2001.

La vice secrétaire d’État américaine Wendy Sherman doit se rendre au Pakistan jeudi et vendredi pour une série d’entretiens avec des responsables gouvernementaux.

« Nous aspirons à un partenariat fort avec le Pakistan sur le contre-terrorisme et nous attendons des actions fermes contre tous les militants et groupes terroristes sans distinction », a déclaré la numéro deux de la diplomatie américaine à la presse.