(Dubaï) Près de 80 combattants ont été tués dans de récents affrontements entre forces progouvernementales et rebelles dans la province de Marib, dans le nord du Yémen, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources militaires loyalistes.

Dernier bastion du pouvoir dans le nord du pays ravagé par la guerre, la province de Marib est le théâtre de violents affrontements et la cible d’une offensive des houthis depuis février.

« Soixante rebelles houthis ont été tués – la plupart dans des frappes aériennes menées ces dernières 24 heures – tandis que 18 soldats loyalistes ont été tués et des dizaines d’autres blessés lors d’affrontements au cours des dernières 48 heures », a déclaré un responsable militaire loyaliste.

D’autres sources progouvernementales ont confirmé ces chiffres à l’AFP. Les houthis ne rapportent de leur côté que très rarement les victimes dans leurs rangs.

Depuis la prise de la capitale Sanaa en 2014, les rebelles, proches de l’Iran, ont conquis la majeure partie du nord du pays au gouvernement, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.

En février, les houthis ont lancé une offensive acharnée pour s’emparer de la province de Marib, riche en pétrole, et notamment de la capitale provinciale éponyme qu’ils encerclent depuis des mois.

« Hier soir, les houthis ont lancé une offensive militaire qui a duré jusqu’à l’aube mercredi », a déclaré le responsable loyaliste, ajoutant que les forces progouvernementales avaient contré cette attaque malgré une avancée mineure des rebelles sur le front nord.

Les rebelles ont quant à eux rapporté au moins 30 frappes de la coalition les visant.

Le ministre yéménite de l’Intérieur, Mouammar al-Iryani, a qualifié les attaques rebelles à Marib de « dangereuse escalade », selon l’agence de presse officielle Saba. Elles montrent selon lui que « le but des rebelles est de saborder les efforts de paix et d’intensifier le conflit au Yémen et dans la région, quel qu’en soit le prix ».

Les combats, qui ont fait des centaines de morts, se sont intensifiés depuis quelques jours après une relative accalmie ces dernières semaines, selon le responsable loyaliste qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.

La semaine dernière, au moins 65 combattants avaient déjà été tués en 48 heures dans des combats dans la province, avait indiqué un responsable militaire loyaliste.

Face aux déplacements de population et aux craintes d’une catastrophe humanitaire aggravée dans les zones à proximité des combats, les appels à une trêve se sont multipliés à l’international.

L’ONU et les États-Unis mènent, jusqu’à présent en vain, des efforts diplomatiques pour une relance des pourparlers afin de mettre un terme à une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et entraîné la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations unies.

Ces nouveaux combats à Marib ont lieu quelques jours après la prise de fonctions du nouvel émissaire de l’ONU pour le Yémen, le Suédois Hans Grundberg, après le départ du Britannique Martin Griffiths qui avait dressé mi-juin un constat d’échec de ses efforts au terme d’une mission de trois ans.