(Beyrouth) Les forces du régime syrien sont entrées mercredi dans les quartiers rebelles de la ville septentrionale de Deraa, en vertu d’un nouvel accord de trêve négocié par la Russie, selon des médias officiels et une ONG.

La ville de Deraa est le chef-lieu de la province du même nom contrôlée en grande partie par le régime depuis 2018. Des groupes rebelles contrôlent toujours quelques secteurs dans le cadre d’un précédent accord de trêve.

Selon une nouvelle entente qui a mis fin à de violents affrontements en juillet et août derniers, les soldats sont entrés dans Deraa al-Balad, nom donné aux quartiers sud de la ville qui étaient soumis pendant des mois à un siège du régime.

Ils « ont hissé le drapeau national, installé des positions (militaires) et ratissé la zone en vue de la déclarer exempte de terroristes », a indiqué l’agence de presse officielle Sana en référence aux rebelles.  

D’autres étapes sont prévues par l’accord qui, à terme, permettra au régime de contrôler tous les quartiers sud et ainsi l’ensemble de la ville de Deraa.  

L’accord a été négocié par la Russie, un allié du régime de Bachar al-Assad. Il offre aux rebelles qui remettent leurs armes et aux hommes n’ayant pas fait leur service militaire obligatoire la possibilité de rester à Deraa al-Balad. Ceux qui refusent de rendre les armes doivent être évacués vers d’autres régions rebelles dans le Nord.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces du régime vont fouiller toutes les maisons de Deraa al-Balad et prendre les noms de ceux qui ont décidé d’y rester.

Les combats meurtriers en juillet et août ont poussé près de 40 000 personnes, en majorité des enfants, à la fuite, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

La ville de Deraa est le berceau du soulèvement antirégime de 2011 en Syrie, où la guerre a fait près de 500 000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.

Bachar al-Assad avait pu inverser le cours de la guerre avec l’aide de ses alliés-Russie, Iran et Hezbollah libanais, enchaînant à partir de 2015 les victoires et reprenant les deux tiers du territoire, au prix d’un bilan très lourd.