(Doha) Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken entame mardi des discussions clés au Qatar, pays devenu l’interlocuteur majeur des talibans à Kaboul, et l’un des acteurs essentiels pour une réouverture de l’aéroport de la capitale afghane.

Le secrétaire d’État américain est arrivé lundi soir à Doha où il a dîné avec l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani, accompagné du ministre américain de la Défense Lloyd Austin.

Les deux responsables américains ont notamment exprimé à l’émir leur gratitude pour « l’extraordinaire soutien du Qatar dans la facilitation du transit des citoyens américains, de nos partenaires et d’autres Afghans en danger », a indiqué le Département d’État.

M. Blinken discutait mardi matin avec son homologue qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani avant de tenir une brève conférence de presse commune. Il rencontrera ensuite les responsables d’Al Udeid, la base militaire américaine installée au Qatar et sur laquelle sont hébergés des milliers de réfugiés afghans.  

C’est le premier voyage dans la région de hauts responsables américains depuis la prise de pouvoir des talibans le 15 août et le départ deux semaines plus tard des derniers Américains présents à Kaboul.

MM. Blinken et Austin veulent discuter d’un dossier devenu à la fois un enjeu géopolitique majeur et une crise humanitaire potentielle, qui mobilisent tous deux la communauté internationale.  

Les talibans ont proclamé lundi avoir pris le contrôle de tout l’Afghanistan, affirmant avoir fait tomber la vallée du Panchir, où le chef de la résistance locale, Ahmad Massoud, a appelé à se soulever contre eux.

Sur le plan politique, la composition du nouvel exécutif taliban, initialement escomptée en fin de semaine dernière, se fait toujours attendre. Des analystes estiment que les islamistes ont eux-mêmes été pris de court par la rapidité de leur accession au pouvoir et n’ont pas eu le temps de préparer la suite.

La communauté internationale espère un gouvernement « inclusif » démontrant la réelle volonté des talibans de partager le pouvoir avec les autres composantes de la vie politique afghane.