(Doha) Un avion qatari transportant une équipe technique s’est posé mercredi à Kaboul, la capitale afghane, afin de discuter de « la reprise des opérations à l’aéroport », a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

Il s’agit du premier appareil étranger à atterrir à Kaboul depuis le départ lundi des derniers soldats américains de la capitale afghane.

« Même si aucun accord final n’a été obtenu sur la fourniture d’une assistance technique, une équipe du Qatar a entamé une discussion sur la base d’une requête » du mouvement islamiste des talibans au pouvoir à Kaboul et d’autres protagonistes, a ajouté la même source sans les préciser.  

Des médias arabes sur Twitter ont cité le porte-parole des talibans indiquant avoir « officiellement demandé au Qatar une aide pour la gestion de l’aéroport aussi vite que possible ».

Doha entretient des relations étroites avec les talibans, nouveaux maîtres de Kaboul depuis le 15 août, et joue un rôle central dans les négociations entre le régime islamiste et la communauté internationale.

Le Boeing C-17A Globemaster s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Kaboul. « Les discussions sont toujours en cours sur les questions de sécurité », a indiqué la même source.

« L’objectif est de reprendre les vols vers et en provenance de Kaboul, pour l’assistance humanitaire et pour assurer la liberté de mouvement de façon sûre et en sécurité, y compris la reprise des évacuations », selon elle.  

Le Qatar avait joué le rôle de médiateur dans le processus de paix entre le gouvernement afghan et les talibans avant la prise le 15 août du pouvoir par les islamistes. Il a gardé depuis un lien privilégié avec les talibans.  

Le riche émirat gazier est actuellement au cœur des attentions de la communauté internationale, pour sa capacité à communiquer avec les nouveaux maîtres de Kaboul.

« En tant que médiateur juste et neutre ces dernières années entre les talibans et les États-Unis, ou entre les talibans et les autres parties afghanes, nous avons bâti une confiance » avec tous les protagonistes, a fait valoir mercredi le chef de la diplomatie qatarie Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. « Cet investissement a produit cette confiance. Nous avons tous besoin de l’utiliser […] pour l’avenir de l’Afghanistan. »

Les talibans ont fêté mardi leur victoire en Afghanistan au lendemain du départ des derniers soldats américains, qui a mis fin à 20 ans d’une guerre dévastatrice déclenchée par l’intervention d’une coalition internationale menée par les États-Unis pour chasser ces mêmes talibans du pouvoir, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain.

Le retour des islamistes au pouvoir a obligé les Occidentaux à évacuer dans la précipitation depuis l’aéroport de Kaboul leurs ressortissants et des Afghans susceptibles de subir des représailles de la part des talibans, notamment pour avoir travaillé pour les forces étrangères.