(Khan Younès) Une vingtaine de Palestiniens ont été blessés mercredi dans des affrontements avec l’armée israélienne en marge d’une manifestation près de la barrière frontalière séparant la bande de Gaza et l’État hébreu, selon des secouristes.

Plus tôt dans la journée, un Palestinien a succombé à des blessures provoquées cinq jours auparavant lors de heurts similaires le long de la barrière, lourdement gardée par l’armée israélienne.

« Environ 20 Palestiniens ont été blessés, dont certains à balles réelles tirées » par l’armée israélienne, ont indiqué des secouristes palestiniens. « Ils ont été transportés vers un hôpital de campagne à l’ouest de Khan Younès », dans le sud de la bande de Gaza.

À l’appel de plusieurs factions de l’enclave palestinienne, dont le Hamas islamiste au pouvoir, quelques 3000 manifestants s’étaient de nouveau rassemblés mercredi après-midi pour protester notamment contre le blocus imposé par Israël à Gaza depuis près de 15 ans.

De nombreux policiers palestiniens présents sur place ont tenté de les empêcher de s’approcher de la barrière, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Mais certains ayant réussi à s’avancer ont lancé des pierres en direction des forces de sécurité israéliennes positionnées de l’autre côté.

L’armée a tiré des balles en caoutchouc, des balles réelles et des grenades de gaz lacrymogène, selon une équipe de l’AFP sur place.

Samedi, une quarantaine de personnes avaient été blessées par des tirs israéliens, selon les autorités de Gaza, dont Ossama Khaled Daiah, 32 ans, qui est décédé mercredi. Une foule s’est rassemblée dans l’après-midi dans le camp de réfugiés de Jabalia (nord) dont il était originaire pour assister aux funérailles.

Un membre des forces de sécurité israéliennes, touché samedi par des tirs provenant de Gaza lors des heurts, est lui toujours dans un état critique.

« Nous ne permettrons pas à ces émeutes violentes de recommencer », avait affirmé mercredi Amnon Shefler, le porte-parole de l’armée, qui avait envoyé des renforts le long de la barrière en prévision du nouveau rassemblement.

Pendant plus d’un an, à partir de mars 2018, des rassemblements hebdomadaires avaient eu lieu près de la barrière frontalière pour réclamer la fin du blocus et « le droit au retour » des Palestiniens poussés à l’exil lors de la création d’Israël en 1948. Environ 350 Palestiniens avaient à l’époque été tués par des tirs de soldats israéliens.

Après les affrontements de samedi, l’État hébreu a mené des raids aériens contre « quatre sites de fabrication d’armes et de stockage » du Hamas.

D’autres frappes, qui n’ont pas fait de victime, ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, en représailles à des lancers de ballons incendiaires ayant causé des feux de brousse côté israélien.

Israël et le Hamas islamiste se sont livré une guerre éclair de 11 jours en mai, durant laquelle 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes, parmi lesquels des combattants, selon les autorités locales.

En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 13 morts, dont un soldat, d’après la police et l’armée.