(Téhéran) La mortalité liée à la COVID-19 a atteint officiellement dimanche un nouveau record quotidien en Iran au jour même de la levée de restrictions instituées au début de la semaine pour contenir la propagation du virus.

Pays le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient, l’Iran peine à endiguer ce qui est présenté comme une « cinquième vague » de la maladie, alimentée par le variant Delta, particulièrement contagieux.

Selon le ministère de la Santé, 684 patients ont succombé à la maladie au cours des dernières 24 heures, ce qui efface le précédent record de 655 morts annoncé le 16 août.

Au total, la pandémie a fait 102 038 morts sur 4 667 114 personnes infectées en Iran, selon les chiffres du ministère. De l’aveu même de plusieurs responsables iraniens, ces statistiques sous-estiment largement le nombre de morts et de cas.

Les restrictions imposées de lundi à samedi incluaient la fermeture de toutes les administrations, des banques ainsi que des activités économiques non essentielles.

Une interdiction de voyager en voiture particulière d’une province à l’autre reste en vigueur jusqu’au 27 août.

À Téhéran, la levée des restrictions a été diversement appréciée.

Si Chamsissadat, femme au foyer, dit à l’AFP être « heureuse » d’avoir pu sortir « faire des courses » Edmond, vendeur, pense que « la fermeture [de l’activité économique] n’a pas eu d’effet sur la propagation du virus ».

« Avant de fermer [les commerces], ils devraient couper les routes pendant six jours et [prévoir] des programmes de divertissement à la télévision pour que les gens restent chez eux », dit-il.

Salman, autre vendeur, estime que l’interdiction de voyager n’a pas été appliquée correctement, et note que les autorités « n’ont pas interdit les rassemblements publics », notamment les cérémonies religieuses à l’occasion du grand deuil chiite de l’Achoura (célébré jeudi).

« Quand on ferme [l’activité économique], les gens voyagent [d’une province à l’autre] : la fermeture ne change pas la situation », juge-t-il.

La République islamique a été un des premiers pays frappés par l’épidémie après la Chine. Depuis l’annonce des premiers cas, les autorités n’ont jamais décrété de confinement général ou même local de la population, agissant au coup par coup en imposant des restrictions variables dans leur durée comme dans leur étendue.

Sur les quelque 83 millions d’habitants du pays, seuls 5,8 millions ont reçu deux doses de vaccins anti-COVID-19.