(Genève) Les dirigeants des principales agences de l’ONU ont appelé jeudi la communauté internationale à apporter son soutien financier aux opérations d’assistance humanitaire en Afghanistan, qui restent sous-financées, afin d’aider 16 millions de personnes.

« Le peuple afghan a plus que jamais besoin de notre soutien. Nos organisations s’engagent à l’aider et à le protéger. Nous resterons en Afghanistan et nous tiendrons nos promesses », écrivent-ils dans leur déclaration.

Cet appel est signé par les principaux dirigeants du Comité permanent inter-organisations. Il s’agit du forum de coordination de haut niveau regroupant les chefs de 18 organisations, ONU et non ONU, qui se réunissent régulièrement mais aussi à l’occasion de crises particulières.

Parmi les signataires figurent le chef des opérations humanitaires des Nations unies Martin Griffiths, les patrons du Programme alimentaire mondial, David Beasley, et de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.

Ils appellent les donateurs à accentuer leurs efforts financiers : un total de 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) est nécessaire pour venir en aide à près de 16 millions de personnes en Afghanistan, mais seuls 37 % des fonds demandés ont été reçus.

En début d’année, la moitié de la population afghane — dont plus de quatre millions de femmes et près de 10 millions d’enfants — avait déjà besoin d’un soutien humanitaire, et plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition.

« Ces besoins ont fortement augmenté en raison du conflit, de la sécheresse et de la COVID-19. Depuis la fin du mois de mai, le nombre des personnes déplacées à l’intérieur du territoire afghan en raison du conflit et ayant besoin d’une aide humanitaire immédiate a plus que doublé, atteignant 550 000 », avertissent les dirigeants onusiens.

Ils appellent également les talibans à garantir l’« accès sûr, rapide et sans entrave des travailleurs humanitaires — qu’ils soient hommes ou femmes — afin qu’ils puissent acheminer l’aide aux civils dans le besoin, où qu’ils se trouvent ».

Ils demandent par ailleurs à la communauté internationale de laisser ses frontières ouvertes pour accueillir les réfugiés afghans. « Ce n’est pas le moment d’abandonner le peuple afghan », soulignent-ils.