(Kaboul) Le président afghan Ashraf Ghani a déclaré dimanche avoir fui son pays pour éviter un « bain de sang », reconnaissant que « les talibans ont gagné ».

Le président Ghani, qui n’a pas précisé où il était parti, s’est déclaré convaincu que « d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite » s’il était resté en Afghanistan.  

« Les talibans ont gagné avec le jugement de leurs glaives et de leurs fusils et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’autopréservation de leur pays », a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.

« Ils sont confrontés à présent à un nouveau défi historique. Soit ils préservent le nom et l’honneur de l’Afghanistan soit ils donnent la priorité à d’autres lieux et d’autres réseaux », a poursuivi le chef de l’État en fuite.

Ashraf Ghani n’a pas dit où il allait, mais le groupe de médias afghan Tolo a suggéré qu’il s’était rendu au Tadjikistan.

Les talibans sont entrés dimanche dans la capitale afghane et se sont emparés du palais présidentiel, d’après des images de télévision.

En 10 jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes américaines et étrangères, a pris le contrôle de quasiment tout l’Afghanistan.

Abdullah Abdullah, qui dirige le processus de paix, avait auparavant accusé M. Ghani d’avoir abandonné « les gens dans cette situation ». L’ancien vice-président avait le premier fait savoir que le président Ghani avait « quitté » son pays, sans préciser où il allait.

Le départ du chef de l’État avait été une des principales exigences des talibans pendant les mois de négociations avec le gouvernement, mais M. Ghani s’était accroché au pouvoir.

Il avait été élu en 2014 et réélu en 2019 sur la promesse de redresser l’Afghanistan et d’en finir avec la corruption qui gangrénait son pays, mais il n’aura finalement tenu aucune de ces deux promesses.