(Washington) Le drapeau américain a été retiré lundi de l’ambassade des États-Unis à Kaboul dont « presque tout » le personnel se trouve à l’aéroport dans l’attente d’être évacué, a annoncé le département d’État quelques heures après l’entrée des talibans dans la capitale.

Washington et quelque 65 pays alliés ont par ailleurs appelé les insurgés à laisser les Afghans qui souhaitent fuir le pays le faire en toute sécurité et à assumer leur responsabilité en matière de « protection des vies humaines » alors que de nombreux Kaboulis sont en proie à la panique.

« Nous mettons en œuvre en ce moment une série de mesures pour sécuriser l’aéroport international Hamid Karzai pour permettre le départ en toute sécurité du personnel américain et alliés en Afghanistan à bord de vols civils et militaires », ont indiqué le département d’État et le Pentagone dans un communiqué commun.

L’ambassadeur des États-Unis en Afghanistan, Ross Wilson, se trouve lui aussi à l’aéroport, a précisé un porte-parole du département d’État.

« Au cours des prochaines 48 heures, nous aurons étendu notre présence de sécurité à près de 6000 militaires avec une mission centrée uniquement sur la facilitation de ces efforts et qui prendra en charge le contrôle aérien », selon le communiqué.

« Demain (lundi) et au cours des prochains jours, nous allons transférer hors du pays des milliers de citoyens américains qui résidaient en Afghanistan, ainsi que des employés locaux de la mission américaine à Kaboul et leurs familles, ainsi que d’autres Afghans particulièrement vulnérables », selon le texte.

« Presque tout le personnel de l’ambassade a été transféré sur un site de l’aéroport Hamid Karzai. Le drapeau américain a été retiré du complexe de l’ambassade américaine et a été mis en sécurité avec le personnel de l’ambassade », a par ailleurs indiqué le porte-parole du département d’État.

Près de 2000 Afghans éligibles au programme spécial d’immigration sont déjà arrivés aux États-Unis ces deux dernières semaines.

L’évacuation de milliers d’autres personnes éligibles à ce programme va être « accélérée », précise le département d’État. Les Afghans qui ont passé toutes les étapes des contrôles de sécurité seront envoyés directement aux États-Unis, tandis que la procédure se déroulera dans « des lieux tiers » pour ceux pour qui elle n’est pas terminée.

Dans un communiqué distinct, les États-Unis et 65 autres pays dont de nombreux États occidentaux ont par ailleurs appelé les talibans à laisser tous ceux qui le souhaitent fuir le pays.

« Étant donnée la situation sécuritaire qui se dégrade, nous plaidons et travaillons à assurer, et appelons toutes les parties à respecter et faciliter le départ sécurisé et ordonné de tous les citoyens étrangers et afghans qui souhaitent quitter le pays », indique le texte.  

« Ceux qui se trouvent en position de pouvoir et d’autorité dans tout l’Afghanistan portent la responsabilité […] de la protection des vies humaines et de la propriété, et pour la restauration immédiate de la sécurité et de l’ordre civil », souligne-t-il.  

« Les routes, aéroports et les postes-frontière doivent rester ouverts et le calme doit être maintenu ». « Le peuple afghan mérite de vivre en sécurité et dans la dignité. Nous, la communauté internationale, nous tenons prêts à les y aider », concluent les pays.