(Jérusalem) Les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza ayant tiré des roquettes en direction de zones résidentielles en Israël en mai ont commis des « crimes de guerre », a accusé jeudi l’organisation Human Rights Watch (HRW).

Du 10 au 21 mai, lors de la guerre entre l’État hébreu et des groupes armés de Gaza, dont le Hamas au pouvoir, 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur l’enclave, parmi lesquels des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 13 morts, dont un soldat, d’après la police et l’armée.

« Les roquettes et les obus que les groupes armés palestiniens ont tirés ne disposent pas de systèmes de guidage […] ce qui les rend très imprécis et donc intrinsèquement discriminatoires lorsqu’ils sont tirés en direction de zones où se trouvent des civils », a affirmé HRW, soulignant que ces tirs avaient fait un « nombre indéterminé » de victimes à l’intérieur même de la bande de Gaza.

« Tirer de telles roquettes pour attaquer des zones civiles relève d’un crime de guerre », a estimé l’organisation de défense des droits de la personne dans un communiqué.

Le Hamas a déploré la position de HRW, estimant que « les vrais crimes ont été commis par l’occupation (Israël, NDLR) qui a ciblé des civils lors de la dernière agression contre Gaza ».

« Le problème principal reste l’occupation et le blocus imposé à notre peuple et le fait que ses droits fondamentaux ne soient pas reconnus », a affirmé à l’AFP Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste, en référence au blocus imposé depuis 15 ans par Israël à l’enclave palestinienne de deux millions d’habitants.

Pour Eric Goldstein, directeur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, « l’échec des autorités du Hamas et du gouvernement israélien de tenir leurs forces pour responsables de crimes de guerre présumés souligne l’importance du rôle de la Cour pénale internationale (CPI) ».

La CPI a annoncé en début d’année avoir ouvert une enquête sur des crimes présumés commis dans les Territoires palestiniens depuis 2014, une initiative rejetée par Israël, mais saluée par les Palestiniens.

Fin juillet, HRW avait déjà accusé le Hamas et Israël de « crimes de guerre présumés ». Le mouvement palestinien avait assuré s’efforcer « d’éviter de viser des civils » et la diplomatie israélienne avait qualifié les chercheurs de l’ONG de « propagandistes se faisant passer pour des défenseurs des droits de la personne (qui) ne méritent pas d’être pris au sérieux ».

Des incidents sporadiques – lancers de ballons incendiaires de Gaza et frappes aériennes israéliennes en représailles – ont eu lieu depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 21 mai entre l’État hébreu et le Hamas.