(Hérat) Les forces afghanes ont repoussé jeudi une attaque des talibans aux abords d’Herat, la grande ville de l’ouest de l’Afghanistan proche de la frontière iranienne et troisième cité afghane en termes de population, ont annoncé les autorités locales.

Les insurgés afghans se sont récemment emparés de plusieurs districts de la province d’Herat, ainsi que de deux postes-frontière qui y sont situés, celui d’Islam Qala, le principal point de passage avec l’Iran, et celui de Torghundi avec le Turkménistan.

« Les combattants talibans ont lancé la nuit dernière des attaques près de la ville d’Herat, notamment dans le district de Guzara », à une quinzaine de kilomètres au sud du centre-ville d’Herat, la capitale provinciale d’environ 600 000 habitants, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouverneur de la province.

D’autres combats ont eu lieu dans le district de Karokh, qui borde Herat à l’est.

« Fort heureusement, leurs attaques ont été repoussées par les forces afghanes de sécurité », a poursuivi Jailani Farhad, précisant que des affrontements sporadiques se poursuivaient dans le district de Guzara.

Selon un correspondant de l’AFP, les forces afghanes et les miliciens d’Ismaïl Khan, un puissant chef de guerre local opposé aux talibans, se sont déployés autour d’Herat.

Le porte-parole du gouverneur a déclaré que quatre membres des forces afghanes de sécurité avaient été tués dans des combats à environ 5 km des limites de la ville.

Il a affirmé qu’entre 30 et 40 talibans avaient péri dans les deux districts théâtres des combats, sans que ce chiffre puisse être vérifié de manière indépendante.

Ismaïl Khan, un chef de guerre afghan ayant combattu les forces d’occupation soviétiques, puis le régime des talibans (1996-2001), avait promis début juillet de reprendre les armes contre ces derniers, pour contrer leur avancée dans la province d’Herat, son bastion.

« Nous rejoindrons bientôt le front et, avec l’aide de Dieu, nous changerons la donne », avait proclamé Ismaïl Khan.

M. Khan était l’un des principaux chefs de l’Alliance du Nord qui avait aidé à renverser le régime des talibans au moment de l’intervention internationale sous la houlette des États-Unis en Afghanistan fin 2001, après leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11— Septembre.

Les talibans ont déclenché début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur de l’amorce du retrait définitif — désormais quasiment achevé — des 10 000 soldats de l’OTAN-dont 2500 américains-en Afghanistan.

Ils se sont emparés en trois mois de vastes zones essentiellement rurales de ce pays, face à des forces gouvernementales qui n’ont jusqu’ici opposé qu’une faible résistance et ne contrôlent plus pour l’essentiel que les capitales provinciales et la plupart des grands axes.