(Téhéran) L’Iran a rejeté samedi les « fausses accusations » d’une haute responsable des Nations unies sur la répression des manifestations déclenchées il y a une dizaine de jours contre la pénurie d’eau dans le sud-ouest du pays, où au moins quatre personnes ont été tuées.

La déclaration de la Haute-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, « sur les récents évènements au Khouzestan (est) regrettable », a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh, dans un communiqué, dénonçant de « fausses accusations et des informations incorrectes ».

PHOTO MARTIAL TREZZINI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La Haute-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet

Le 15 juillet, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes de la province du Khouzestan frappée depuis fin mars par la sécheresse, où au moins trois personnes ont été tuées, ont rapporté les médias locaux.

Une quatrième personne a été tuée et deux autres blessées jeudi lors d’« émeutes » dans la province voisine de Lorestan déclenchées « sous prétexte des problèmes d’eau au Khouzestan », selon la télévision d’État.

Des groupes de défense des droits humains à l’étranger ont accusé l’Iran d’un recours illégal à la force, estimant que le bilan des victimes était plus élevé.

Michelle Bachelet a exhorté vendredi les autorités iraniennes à se concentrer sur le problème de manque d’eau chronique dans le Khouzestan, les accusant de réprimer violemment les manifestations.

« Tirer sur les gens et les arrêter ne va qu’ajouter à la colère et au désespoir », a lancé la Haute-commissaire aux droits de l’homme, accusant le gouvernement iranien de négligence face à une « situation catastrophique ».

« Malgré les actions réalisées, certains problèmes dans la province du Khouzestan doivent encore être résolus rapidement », a déclaré samedi le président Hassan Rohani dans un discours télévisé, réaffirmant que « le peuple avait le droit de protester » contre la situation.

Dans son communiqué, M. Khatibzadeh a reproché à la responsable onusienne de ne pas « tenir compte des vastes efforts » du gouvernement pour « alléger les souffrances de la population », estimant que cela « témoigne du caractère politique et dénigrant de cette déclaration ».