(Washington) Environ 20 000 Afghans ayant assisté l’armée américaine, notamment comme interprètes, ont à ce stade demandé à être évacués par les États-Unis, a indiqué jeudi la Maison-Blanche, précisant que ce nombre n’incluait pas les familles.

Ces Afghans et leurs familles, selon l’état d’avancement des contrôles de sécurité auxquels ils sont soumis, seront soit emmenés vers une base militaire aux États-Unis, soit vers une base militaire américaine à l’étranger ou vers un pays tiers, a expliqué Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche, lors d’un point presse.

Les vols d’évacuation de ces auxiliaires afghans doivent commencer la dernière semaine de juillet, les troupes américaines devant quant à elles avoir bouclé leur retrait d’Afghanistan le 31 août.

Selon les estimations, environ 100 000 personnes sont éligibles pour ces évacuations.

Le départ programmé des derniers militaires a ravivé les inquiétudes des interprètes et autres Afghans ayant assisté l’armée américaine, qui craignent des représailles de la part des talibans.

Alors que les insurgés multiplient les offensives et ont pris le contrôle de vastes territoires ruraux dans le pays, deux sénateurs américains ont appelé Joe Biden à accélérer les opérations d’évacuation des auxiliaires afghans, notamment ceux qui ont coopéré avec les services de renseignement.

PHOTO SAISIE D’ÉCRAN D’UNE VIDÉO DIFFUSÉE PAR LES TALIBANS, VIA REUTERS

Un homme tenant une arme à feu parle à la caméra, avec un drapeau des talibans en arrière plan, du côté afghan du poste-frontière Wesh-Chaman, à la frontière pakistanaise. Les talibans affirment avoir pris le contrôle de ce poste-frontière stratégique et ils auraient aussi pris la ville de Spin Boldak, en Afghanistan, le 14 juillet 2021,

« Leurs efforts ont contribué à la destruction d’Al-Qaïda et de sa capacité à attaquer le territoire américain », affirment le démocrate Mark Warner et le républicain Marco Rubio, qui président la commission Renseignement du Sénat, dans une lettre au président américain.

« Abandonner ces gens, qui ont fourni un soutien essentiel à nos services de renseignement en Afghanistan, enverrait un mauvais message à nos alliés et nos partenaires potentiels quant à la fiabilité et au sérieux des États-Unis », ont-il estimé.

« Cela serait aussi une tache sur notre conscience nationale », ont assuré les deux élus.