(Kaboul) Deux attentats à la bombe, contre un autobus de passagers dans l’ouest de Afghanistan et un poste de police dans le nord, ont fait au moins 13 morts, où les insurgés accentuent leur pression sur les autorités.

Ces deux nouvelles attaques, dernières en date d’une série visant les bus civils et les forces gouvernementales, sont intervenues alors que l’émissaire américain pour l’Afghanistan se trouvait de passage dans le pays dimanche.

Au moins 11 civils sont morts samedi soir, dont quatre femmes et trois enfants, dans l’explosion de leur autobus, a rapporté le gouverneur de la province de Baghdis (ouest), Hessamuddin Shams qui a accusé les talibans d’avoir dissimulé une bombe sur la route.

Confirmant ce bilan, un autre responsable provincial, Khodadad Tayeb, a précisé qu’après l’explosion le bus avait plongé dans un ravin de cette province montagneuse.

Cette attaque qui n’a pas été revendiquée survient après une série qui a visé cette semaine au moins quatre minibus de passagers dans les quartiers chiites de Kaboul, faisant une douzaine de morts.

Deux de ces attaques avaient été revendiquées par le groupe djihadiste État Islamique, dont les combattants — toujours présents selon l’ONU dans l’Est et le Nord du pays — visent spécifiquement la minorité chiite hazara.

Simultanément, les talibans multiplient les offensives contre les positions de l’armée afghane dans de nombreuses provinces, y compris autour de Kaboul.

Ils ont également revendiqué sur Twitter un attentat à la voiture piégée contre un poste de police de Balkh (nord), qui a tué dimanche deux policiers et blessé une quinzaine de personnes, dont des civils.

PHOTO FARSHAD USYAN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un homme blessé est traité dans un hôpital de la région de Balkh.

Ils avaient aussi annoncé samedi avoir « conquis le district de Deh Yak » dans la province de Ghazni, à environ 150 km au sud de la capitale. Mais les autorités assurent avoir simplement « réinstallé » leurs forces dans une autre zone.

Ghazni est un verrou important sur l’axe majeur qui relie Kaboul à Kandahar, la grande province et capitale du sud, bastion des talibans.  

Les insurgés avaient brièvement pris le contrôle la ville de Ghazni en 2018 avant d’en être chassés.

Ces attaques permanentes se produisent malgré la signature d’un accord de retrait « inconditionnel » des États-Unis signé en février 2020 avec les talibans.

Dimanche, l’émissaire américain et principal négociateur de cet accord, Zalmay Khalilzad, a fait brièvement escale à Kaboul pour rencontrer les autorités. Il devait se rendre ensuite à Doha où les pourparlers inter-afghans — talibans et gouvernement — sont bloqués depuis des mois.

Malgré leur retrait militaire du pays, confirmé par le président Joe Biden avant la date symbolique du 11 septembre, Washington a promis de maintenir son aide à l’Afghanistan.

Khalilzad a ainsi réitiré dimanche l’annonce d’un versement annuel de 3,3 milliards de dollars en faveur des forces de sécurité.

Le Pentagone a fait savoir cette semaine que les opérations étaient déjà complétées pour près de moitié. Elles pourraient être achevées d’ici début juillet.