(Téhéran) Une raffinerie de pétrole a pris feu mercredi dans le sud de Téhéran à la suite d’une explosion causée par la fuite d’une conduite de gaz, selon les autorités.

L’accident a provoqué un immense brasier visible à des kilomètres à la ronde.

Selon la télévision d’État, au moins 18 des réservoirs ont pris feu.

En soirée, vers 22 h 45 (14 h 15 HE), les flammes n’étaient cependant plus visibles de loin et l’incendie semblait baisser en intensité, selon des journalistes de l’AFP ayant pu approcher des lieux du sinistre, bouclés par des forces de l’ordre déployées en grand nombre.

« L’accident a été causé par une fuite sur une conduite de secours de gaz liquéfié » et « une explosion a provoqué le départ d’incendie, causant la fumée que l’on voit », a déclaré à la télévision d’État Mansour Darajati, chef de la cellule de crise de la capitale iranienne.

Selon le site internet de l’audiovisuel public, M. Darajati a indiqué que le feu s’était déclaré vers 11 h et qu’il n’y avait « heureusement aucun mort à ce stade ».

La raffinerie en feu, en service depuis 1968 appartient à la Tehran Oil Refining Company et a une capacité de 250 000 barils par jour, a précisé l’agence officielle Irna.

Elle est située à la lisière sud de la capitale, sur une vaste zone industrielle distante de quelques centaines de mètres seulement de quartiers d’habitation.  

Selon la chaîne Telegram de la TV d’État, un porte-parole de la société a dit rejeter « toute spéculation sur un sabotage ». « L’accident s’est produit à la suite d’un problème technique et nous sommes actuellement en train de contrôler le feu. »

Un reporter de la télévision d’État à proximité des lieux avait déclaré que l’incendie était « énorme » et que « certains des réservoirs de stockage brûlaient ».

L’incendie de la raffinerie est survenu quelques heures après que la Marine iranienne eut annoncé mercredi le naufrage en mer d’Oman d’un de ses plus gros bâtiments, long de plus de 200 m, après des heures de lutte contre un incendie d’origine obscure.

Les accidents industriels sont fréquents en Iran.

Selon des médias iraniens, neuf personnes ont été blessées le 23 mai après une déflagration dans une usine de fabrication de poudre et d’explosifs dans le centre du pays.

Trois jours plus tard, une explosion dans un centre pétrochimique sur le Golfe a tué une personne.

Par ailleurs, Israël, ennemi de la République islamique d’Iran, apparaît comme le suspect numéro un pour deux accidents survenus au cours des douze derniers mois dans des installations du programme nucléaire iranien et qualifiés par Téhéran d’actes de sabotage.

Compte tenu des tensions avec Israël, certains dans le pays ont tendance à voir dans chaque accident la main des services israéliens, mais pour d’autres, les sanctions américaines, qui isolent presque totalement l’Iran du reste du monde et compliquent l’entretien des infrastructures industrielles sont une explication plus convaincante.