(Washington) La création d’un État palestinien est la seule solution pour redonner espoir à une population découragée par des décennies de violences tout préservant la sécurité d’Israël, a estimé dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, attendu dans la région dans les prochains jours.

« Le président [Joe] Biden est très clair : il reste attaché à une solution à deux États », a déclaré le secrétaire d’État américain sur la chaine ABC. « En fin de compte, c’est la seule façon d’assurer l’avenir d’Israël comme État juif et démocratique, et c’est la seule façon de donner aux Palestiniens l’État auquel ils ont droit ».

M. Blinken doit se rendre au Proche-Orient dans les prochains jours, après l’entrée en vigueur vendredi d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans cette enclave de deux millions d’habitants ravagée par 10 jours de bombardements israéliens.  

Cette nouvelle guerre, la quatrième entre le Hamas et Israël, a tué 248 personnes dans l’enclave palestinienne, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes de Gaza ont fait 12 morts dont un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police.

« Il est vital que les Palestiniens aient de l’espoir et des opportunités, et qu’ils puissent vivre en paix et en sécurité, de la même façon que c’est important pour les Israéliens », a souligné M. Blinken, soulignant que Palestiniens et Israéliens devraient pouvoir vivre « à un niveau égal de sécurité, de paix et de dignité ».

Il a noté qu’il est trop tôt pour relancer des négociations pour une solution à deux États, le plus urgent étant d’envoyer de l’assistance internationale à la population de Gaza et de reconstruire.

« Rompre le cycle »

La solution à deux États, fondée sur l’idée d’Israël et d’un État palestinien vivant pacifiquement côte à côte, est un virage de la diplomatie américaine après l’administration républicaine de Donald Trump qui a coupé toute aide à l’autorité palestinienne en apportant un soutien marqué au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

L’idée est de passer à des actions « plus positives », a-t-il poursuivi. « Il faut trouver un moyen de rompre le cycle » de violences.

Interrogé sur ABC sur la façon dont l’administration Biden allait s’assurer que l’aide internationale parvienne à la population de Gaza et ne soit pas utilisée pour ré-armer le Hamas, qui a tiré plus de 3000 roquettes sur Israël, M. Blinken s’est montré confiant.

« Nous avons coopéré dans le passé, et nous continuons à le faire, avec des organisations indépendantes qui peuvent aider à la reconstruction et au développement, pas des entités quasi-gouvernementale », a-t-il dit. « Le fait est que le Hamas n’a apporté que destruction au peuple Palestinien ».

M. Blinken a clairement signifié que ses interlocuteurs palestiniens seraient les responsables de l’Autorité palestinienne qui contrôlent la Cisjordanie, mais pas Gaza.

« Le vrai défi ici, c’est d’aider les Palestiniens, et plus particulièrement l’Autorité palestinienne, a être plus productive pour sa population, et bien sûr, Israël a un grand rôle à jouer là aussi ».