(Washington) Le Pentagone a minimisé lundi les combats du week-end entre les forces gouvernementales afghanes et les talibans, assurant qu’ils n’auraient aucun impact sur le retrait des forces étrangères d’Afghanistan.

« Ce à quoi nous avons assisté, ce sont des petites attaques de harcèlement qui n’ont eu aucun impact significatif sur nos hommes, sur nos équipements et sur les bases », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby.

« Nous n’avons encore rien vu qui puisse affecter le retrait », a-t-il ajouté.

Les talibans et l’armée afghane se sont affrontés dans plusieurs provinces, y compris dans l’ancien bastion insurgé de Kandahar, où l’armée américaine a mené une « frappe de précision » samedi après qu’une de ses bases a été la cible de tirs indirects qui n’ont causé aucun dommage.

« Je pense que vous avez vu au cours du week-end que le général (Austin) Miller a certainement des options à sa disposition pour défendre nos troupes et nos ressortissants », a noté le porte-parole en référence au commandant des forces américaines en Afghanistan.

19 000 demandes de visas

Par ailleurs, les États-Unis envisagent d’accorder des visas aux interprètes afghans qui ont aidé l’armée américaine et qui craignent d’être pris pour cibles une fois les forces étrangères parties du pays, a indiqué M. Kirby.

Alors que des milliers d’anciens interprètes afghans attendent une réponse à leur demande de visa pour les États-Unis, le porte-parole a indiqué que le Pentagone était en discussions avec le département d’État, qui est responsable du dossier, pour faire avancer les choses.

Le ministre de la Défense, Lloyd Austin, « a bien conscience du soutien que nous avons reçu ces 20 dernières années de la part d’Afghans dans des rôles divers », a-t-il indiqué. « Il a aussi tout à fait conscience des risques que ces personnes ont pris et qu’elles prennent encore, ainsi que leurs familles, en soutenant non seulement les États-Unis, mais aussi nos partenaires de l’OTAN et de la coalition ».

Le ministre « est en discussions avec le secrétaire d’État (Antony) Blinken sur la façon dont nous pouvons remplir nos obligations envers eux », a-t-il ajouté.

Dans un rapport publié début avril, l’université américaine de Brown indiquait qu’en 2019 quelque 19 000 demandes de visas émanant d’Afghans ayant travaillé pour le gouvernement américain, comme interprètes ou sur des postes administratifs, n’avaient pas encore été traitées.