(Téhéran) L’Iran a affirmé mercredi préparer des « réponses détaillées » aux accusations basées sur « des informations erronées » d’une experte de l’ONU concernant l’avion de ligne ukrainien abattu par Téhéran l’an passé, selon un communiqué du porte-parole de la diplomatie iranienne.

La Française Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, a accusé l’Iran de mentir, évoquant de multiples « contradictions » dans son enquête sur cette affaire publiée mardi.

Pourquoi est-ce que l’Iran ment ? Parce qu’il n’y a pas d’autre terme à utiliser.

Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires

55 Canadiens à bord

L'avion s'est écrasé peu de temps après son décollage de l'aéroport de Téhéran, tuant les 176 personnes à bord, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidants permanents, ainsi que des dizaines d'autres ayant des liens avec le Canada.

L’Iran « a préparé des réponses détaillées aux questions et ambiguïtés soulevées, qui seront fournies » avant le 20 mars, a déclaré mercredi le porte-parole des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, dans un communiqué publié sur le site du ministère.

L’experte des Nations Unies a utilisé « des informations erronées, partisanes et non pertinentes », a-t-il ajouté, lui reprochant de traiter un sujet qui « ne relève pas du tout de sa mission et de sa compétence ».

Les explications des autorités iraniennes sur « l’erreur ou les erreurs » commises « sont contredites par les faits, par les analyses techniques de nombreux experts », avait précisé Mme Callamard, en indiquant en avoir consulté des dizaines ainsi que des militaires.

Les forces armées iraniennes avaient reconnu le 11 janvier 2020 avoir abattu « par erreur » trois jours plus tôt le Boeing assurant un vol d’Ukraine International Airlines entre Téhéran et Kiev peu après son décollage, tuant ses 176 occupants.

La direction de l’aviation civile iranienne a affirmé que le mauvais réglage d’un radar d’une unité antiaérienne avait été la principale « erreur humaine » à l’origine de la catastrophe.

Le jour de l’écrasement, les défenses aériennes de l’Iran étaient en état d’alerte maximale, dans une période de vive tension avec les États-Unis.

La République islamique avait annoncé fin décembre le versement de 150 000 dollars à chacune des familles de victimes de l’écrasement, annonce critiquée par Kiev qui a réclamé d’abord les conclusions de l’enquête.