(Séoul) La Corée du Sud a annoncé mardi avoir trouvé avec l’Iran un accord pour régler le contentieux lié au gel par Séoul de milliards de dollars d’argent du pétrole, tout en précisant que ce compromis devrait être validé par Washington.

Téhéran a saisi début janvier un pétrolier sud-coréen, le Hankuk Chemi, dans le Golfe, arguant d’infractions aux règles environnementales.

Mais cette saisie était intervenue à un moment où Téhéran pressait Séoul de débloquer plusieurs milliards gelés en raison de sanctions américaines. Selon l’Iran, 7 milliards de dollars sont bloqués par Séoul.

Mardi, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a annoncé que l’ambassadeur de Corée du Sud et le gouverneur de la Banque centrale iranienne avaient trouvé un accord à Téhéran. « L’Iran a accepté nos propositions sur l’utilisation des fonds », a dit le ministère dans un communiqué, sans autres précisions.

D’après des médias, l’argent pourrait être utilisé pour l’achat de vaccins contre le coronavirus ou pour éponger une partie de la dette contractée par Téhéran auprès de l’ONU.

Veto américain sur l’usage des fonds ?

« La levée effective du gel de ces fonds impliquera des consultations avec les acteurs concernés et notamment les États-Unis », a souligné le ministère sud-coréen.

Une précision qui laisse entendre que Washington a le pouvoir de mettre son veto à toute utilisation des fonds gelés.

À Téhéran, le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, a indiqué mardi que « nous recevrons environ 1 milliard de dollars de nos fonds » gelés en Corée du Sud, citant le gouverneur de la Banque centrale iranienne.  

L’Iran était l’un des principaux fournisseurs de pétrole de la Corée du Sud jusqu’à ce que ce pays cesse ses achats sous la pression des sanctions américaines rétablies à partir de 2018 par l’ancien président américain, Donald Trump, au nom d’une politique de « pression maximale » sur l’Iran destinée à tarir ses recettes pétrolières.