(Dubaï) Les forces loyalistes ont contenu les tentatives des rebelles houthis d’avancer sur plusieurs fronts vers la ville stratégique de Marib, dernier bastion du pouvoir dans le nord du Yémen en guerre, ont affirmé lundi à l’AFP des responsables militaires progouvernement.

Les rebelles, soutenus par l’Iran, tentent de s’emparer de Marib, ville riche en pétrole, depuis plus d’un an. Ils ont récemment intensifié leurs attaques avec une nouvelle offensive lancée le 8 février pour arracher la ville aux forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite depuis 2015.  

Lundi, les forces loyalistes ont livré bataille contre les houthis sur plusieurs fronts à l’ouest, au sud et au nord de Marib, située à environ 120 km à l’est de la capitale Sanaa dont les rebelles se sont emparés en 2014, selon des responsables militaires des forces progouvernementales.

« Les forces gouvernementales ont réussi à les repousser », a déclaré l’un des responsables à l’AFP, sans donner de bilan de victimes.

Selon des responsables militaires, les houthis ont poussé des centaines de leurs combattants au sud de Marib et ont pu s’emparer de certains sites pendant quelques heures avant d’être « contraints de battre en retraite par les frappes aériennes » de l’aviation saoudienne.  

Des rebelles ont été tués et 18 capturés dans une embuscade au sud de Marib, selon les mêmes sources. Ces derniers jours, les combats aux alentours de la ville ont fait des dizaines de morts dans les deux camps.

Les forces loyalistes ont ciblé les renforts houthis venant de Sanaa et bombardé leurs repaires au nord de la ville, ont ajouté les responsables.

La prise de Marib par les houthis porterait un coup dur au gouvernement, car le nord du Yémen passerait entièrement sous contrôle rebelle.  

Ces derniers ont par ailleurs multiplié les attaques en direction du territoire saoudien ces derniers jours.

Cette escalade intervient alors que le nouveau président américain Joe Biden a retiré les houthis de la liste américaine des « organisations terroristes », afin de ne pas entraver l’acheminement de l’aide internationale vers les territoires qu’ils contrôlent.

Le Yémen fait face à la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, avec une population au bord de la famine. Des agences onusiennes ont prévenu que 400 000 enfants pourraient mourir en 2021 de « malnutrition aiguë sévère ».