(Téhéran) Le chef de la diplomatie du Qatar, dont le pays a récemment signalé son intention de jouer les bons offices entre Téhéran et Washington sur la question nucléaire iranienne a rencontré lundi son homologue iranien à Téhéran.

Cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani a été reçu par le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif à moins d’une semaine d’un nouveau désengagement attendu de l’Iran par rapport à ses obligations nucléaires dans le cas où les États-Unis ne lèveraient pas d’ici là les sanctions qu’ils ont imposées à la République islamique depuis 2018.

Selon la présidence iranienne, le ministre qatari a également rencontré le président Hassan Rohani, à qui il a remis un message de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Bonnes relations avec l’Iran et les États-Unis

Doha entretient des relations cordiales avec la République islamique, tout en étant un proche allié des États-Unis.

La visite de cheikh Mohammed intervient sur fond de tensions entre Téhéran et Washington en dépit de la volonté annoncée du nouveau président américain Joe Biden de mettre fin à la politique de « pression maximale » menée par son prédécesseur, Donald Trump, contre l’Iran.

Ce dernier a sorti unilatéralement en 2018 les États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.

En riposte, l’Iran s’est affranchi progressivement depuis 2019 de nombre de limites qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions internationales à son encontre.

Tenu par les conservateurs, le Parlement iranien a adopté en décembre, une loi imposant en substance au gouvernement modéré-réformateur d’arrêter « la mise en œuvre du protocole additionnel » au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à partir du 21 février si les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis 2018 ne sont pas supprimées d’ici là.

Cela signifierait, entre autres, que Téhéran cesserait d’autoriser aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) un accès limité à des installations non nucléaires, notamment militaires, sous certaines conditions, en cas de soupçons d’activités nucléaires illégales.

La loi « sera mise en œuvre dans les temps (le 23 février) et l’AIEA en a été informée aujourd’hui afin de permettre, le moment venu, une transition en douceur », a écrit lundi dans un bref message sur Twitter Kazem Gharibabadi, représentant de l’Iran au siège de l’AIEA à Vienne.

Contacté par l’AFP, un porte-parole de l’AIEA a déclaré que « le directeur général de l’agence Rafael Mariano Grossi ferait un rapport au Conseil (des gouverneurs) et qu’il était en train de parler aux autorités iraniennes ».