(Bruxelles) L’Union européenne travaille « dur » avec la nouvelle administration américaine pour obtenir la levée des sanctions unilatéralement imposées par les États-Unis à l’Iran et pousser Téhéran à respecter les engagements de l’accord sur le nucléaire, a assuré mardi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne.

« Le haut représentant Josep Borrell joue le rôle de coordinateur et il travaille très dur pour remettre le plan d’action global commun (JCPOA) sur les rails », a affirmé ce porte-parole, Peter Stano, en réponse à des propos du chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

Médiation

M. Zarif a demandé à Josep Borrell de « mettre sa casquette de coordinateur de la commission conjointe » de suivi de l’accord de 2015, « et de chorégraphier les mesures qui doivent être prises par les États-Unis et les mesures qui doivent être prises par l’Iran », lors d’un entretien avec la chaîne CNN International.

Selon son porte-parole, M. Borrell est « en contact avec toutes les parties, notamment avec la nouvelle administration américaine, pour remettre cet accord sur les rails et faire assurer le plein respect des obligations ».

« Un des objectifs de nos contacts avec l’administration américaine est de voir s’il est possible de lever les sanctions unilatéralement imposées par l’administration précédente et non justifiées par l’accord », a précisé M. Stano.

« L’un des problèmes reconnus est le fait que l’Iran ne tire actuellement aucun des bénéfices prévus par l’accord, et une solution peut être trouvée avec le retour des Américains dans l’accord », a-t-il insisté.

La commission conjointe de suivi de l’accord présidée par le chef de la diplomatie européenne, est « le principal forum pour traiter les questions liées au JCPOA ».

Peter Stano a indiqué ne pas avoir d’informations a partager sur une prochaine réunion de cette instance.

Limites au programme nucléaire iranien

L’accord signé par Téhéran à Vienne en 2015 avec les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni) ainsi que l’UE vise à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, avec de strictes limites à son programme nucléaire censé demeurer exclusivement civil et pacifique. La communauté internationale avait en échange levé toutes ses sanctions économiques contre l’Iran.

Mais l’ex-président américain Donald Trump l’a jugé insuffisant. Il a déploré qu’il ne s’attaque pas au programme de missiles balistiques iraniens et aux autres activités « déstabilisatrices » de l’Iran au Moyen-Orient. Il a décidé en 2018 que les États-Unis se retiraient de l’accord, et a rétabli puis durci les sanctions américaines avec des dispositions qui ont contraint les firmes et les banques européennes à cesser leurs activités avec l’Iran.

Le nouveau président Joe Biden a promis de rejoindre à nouveau ce texte, mais à condition que Téhéran revienne au préalable dans le cadre de ses restrictions nucléaires, dont il avait commencé à s’affranchir en riposte aux sanctions des États-Unis.